Décès du comte Paul Buysse à l’âge de 78 ans

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Le comte Paul Buysse est décédé à l’âge de 78 ans, écrit dimanche Het Laatste Nieuws. L’homme d’affaires anversois était “gravement malade” depuis un an, a indiqué son entourage au quotidien flamand.

Le comte Paul Buysse était une figure importante de l’économie belge d’après-guerre. Il a fait sa renommée en tant que dirigeant de l’entreprise britannique Vickers (Rolls-Royce) et de la société belge Bekaert.

Il était également un confident de la famille royale belge et du roi Philippe.

Il était le père de cinq enfants. Il s’est éteint à son domicile.

La Fédération des entreprises de Belgique (FEB) a réagi avec une grande tristesse à l’annonce du décès du comte. Elle a salué un membre particulièrement apprécié du comité stratégique de l’organisation patronale, fort de nombreuses années d’expérience tant au niveau international que national.

“Paul était un véritable ‘capitaine de l’industrie’, avec ses vues pointues et sa capacité à toujours garder à l’esprit une vue d’ensemble”, a commenté Pieter Timmermans, administrateur délégué de la FEB. “Il a aidé la FEB à garder le cap. Il m’a toujours encouragé à analyser attentivement les développements internationaux et à les inclure dans l’élaboration de la stratégie de l’entrepreneuriat belge. Son dynamisme et sa passion pour l’entrepreneuriat nous manquerons“, a-t-il poursuivi.

“Au nom de la FEB, je souhaite à sa famille beaucoup de force pour faire face à cette perte.”

Paul Buysse © Belga

Homme d’affaires fantasque et confident de la famille royale

Le comte Paul Buysse, confident de la famille royale et homme d’affaires anversois, se disait, en 2013, “un spécimen un peu unique en Flandre. Je pense que peu de gens ont fait ce que j’ai fait – ce que j’ai pu faire”.

– Né le 17 mars 1945, Paul Buysse a débuté sa carrière dans le secteur automobile, tout d’abord chez Ford (1966-1976) et ensuite chez le constructeur British Leyland (1976-1979). Il a par la suite travaillé pour l’équipementier automobile américain Tenneco.
– En 1988, il part chez Hansen Transmissions, qui fabrique des boites de vitesse et des systèmes de propulsion. Trois ans plus tard, il devient membre du conseil d’administration de la société-mère de cette entreprise, BTR (British Tire & Rubber).
– En 1994, il en devient administrateur délégué.
– En 1998, le Belge quitte l’entreprise, pour devenir le dirigeant du groupe industriel britannique Vickers. Il réussit à restructurer le groupe déficitaire, notamment avec la vente du joyau de la couronne: le constructeur automobile Rolls-Royce Motors. Cela lui aura attiré les foudres de la population britannique mais cette vente semblait inévitable au vu des résultats dans le rouge de la marque de voitures de luxe.
– En 1999, Rolls-Royce Plc, fabricant de moteurs d’avions et de navires, émet une offre hostile sur Vickers, tentant de mettre Buysse sur la touche. L’offre est en effet émise alors que le Belge se trouve aux Etats-Unis, avec un décalage horaire de cinq heures. Buysse ne peut empêcher Vickers de tomber entre les mains de Rolls-Royce Plc.
– En mai 2000, il est nommé président de l’entreprise belge spécialisée dans la transformation de fil d’acier Bekaert.
– En 2012, les statuts de la société sont modifiés pour lui permettre de continuer à travailler après l’âge de 67 ans. Deux ans plus tard, il part à la pension avec un parachute doré de 3,54 millions d’euros, dont il promet d’investir “une grande partie” dans “les jeunes entrepreneurs et la lutte contre la pauvreté”.

Au cours de sa carrière, le comte Buysse a souvent défendu les CEO attaqués pour leurs rémunérations élevées. “Il faut arrêter de diaboliser les cadres supérieurs”, lançait-il en 2007. “Ils sont rémunérés selon des critères objectifs, (…) des standards internationaux dans leur secteur (…) Pensez-vous vraiment que cela changerait quelque chose à l’économie si le gouvernement réduisait leur salaire de 25%?”

Paul Buysse a également assumé de nombreuses autres fonctions, telles que la présidence du Fonds prince Philippe, la présidence du Collège des censeurs de la Banque nationale de Belgique ou encore la présidence du conseil d’administration d’ENG-Videohouse.

-En 2005, il publie un manuel de gouvernance pour les sociétés non cotées, intitulé “Code Buysse”. Il possédait également plusieurs titres de noblesse. Après avoir été fait chevalier par la famille royale, il reçoit en 1998 le titre de baron.
– En 2014, il devient comte. Il a également été nommé “Officier de l’Ordre d’Orange-Nassau” par la famille royale néerlandaise, “Officier dans l’Ordre National du Mérite” par la République française et “Commander of the British Empire” par la reine d’Angleterre.
Souvent sollicité, il a toujours refusé de s’engager en politique.

Il a également été à la tête de la Donation royale entre 2015 et 2020. Il était un proche du roi Philippe et un confident de la famille royale.

Depuis 2016, il faisait partie de l’équipe de crise chargée de préparer la Belgique à la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne.

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