Chris Peeters, CEO de bpost: “L’entreprise va se renforcer sur des marchés en croissance”
Le patron de l’entreprise publique ne nie pas les difficultés consécutives à la forte baisse du courrier et à la perte de la concession presse. Le boom des colis est important, mais ne suffit pas à compenser. Chris Peeters vise notamment les services logistiques aux entreprises.
Chris Peeters, CEO de bpost, est l’invité de notre Trends Talk, qui passe en boucle ce week-end sur Canal Z. Un peu plus d’un an après son entrée en fonction, ce manager charismatique raconte la transformation profonde de l’entreprise, confrontée à un changement de modèle et défiée par les marchés.
“Avant tout, bpost est une belle entreprise qui prend au coeur quand on y travaille, entame Chris Peeters. Cet élément d’identité est fort, avec le facteur qui passe chez vous tous les jours, le bureau de retail qui donne accès à tous les citoyens… C’est une marque incroyable que tout le monde connait, avec comme conséquence le fait que tout le monde regarde l’action de son CEO comme celle de l’entraîneur de l’équipe belge de football. C’est une entreprise passionnante.”
“Des défis gigantesques”
Mais Chris Peeters ne se voile pas la face: elle est confrontée à des défis gigantesques et nécessite une transformation radicale. “On ne va pas nier la réalité de l’entreprise, acquiesce-t-il. Elle est passée par une période très difficile et a vécu quelques scandales avant mon arrivée.” Des dirigeants avaient notamment été soupçonnés de collusion dans le marché de concession de la presse, revu depuis.
“Il y a de moins en moins de lettres distribuées, une chute de 8 à 10% chaque année, c’est tout de même un défi très important”, prolonge le CEO. En moyenne, chaque citoyen reçoit encore 80 lettres chez lui, sur un an. Mais la digitalisation s’accélère, notamment pour les factures. “Si l’on compare à un pays comme le Danemark, là-bas il n’y a plus que 25 lettres par an. C’est dire que cette tendance va continuer.”
La distribution de colis, en baisse constante, ne parvient pas à compenser ce changement de modèle, en dépit de records réguliers: ce jeudi, un pic de 800 000 colis livrés a été atteint. “Les marges dans les colis sont nettement moins importantes, souligne-t-il. Et la progression ne se fait que par périodes. Mais la bonne nouvelle, c’est que nous sommes champions dans ce marché et la satisfaction des clients en grande.”
“La concession presse, une perte nette” pour bpost
La réalité n’a pas été facile pour Chris Peeters. Trois mois après son arrivée, le gouvernement fédéral décide de revoir les conditions d’attribution des subsides à la distribution des journaux et magazines.
“C’était plus qu’une mauvaise nouvelle, concède-t-il. Ce mécanisme de concession avait quand même une valeur de 167 millions alors que le bénéfice de bpost est de 180 millions. Du jour au lendemain, nous sommes devenus une entreprise dans le rouge, comme on l’a vu au troisième trimestre de cette année. C’est un impact immédiat, inédit en Belgique”
Pour autant, bpost a évité un plan social. “Nous avons dû travailler dur pour trouver des solutions dans un marché devenu hyper-compétitif”, précise-t-il.
Des services aux entreprises
Chris Peeters défend un nouveau plan stratégique. A côté du boom des colis, il entend trouver de nouvelles poches de croissance. “Nous voulons nous développer pour tout ce qui est Vinted, vêtements de seconde main ou le retail afin de mieux servir les clients en livrant les produits à domicile. Et plus important encore, tout le marché des PME où il y a un grand besoin de services logistiques. Nous allons entrer dans des marchés de croissance pour renforcer notre position.” Des clients utilisent déjà ces services pour, par exemple, livrer du matériel ou des pièces de rechange à des ouvriers sur des chantiers ou sur la route.
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Le plan stratégique, insiste-t-il, a été soutenu par le conseil d’administration. Le CEO de bpost attend du prochain gouvernement un appui et une “stabilité”. Même s’il ne se défile pas lorsque l’on évoque la possibilité d’un changement de statut: “Je ne suis pas politique, je n’ai pas de carte de parti c’est au politique de décider.”
Un Trends Talk stratégique, à ne pas manquer.
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Bpost
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Siège social:
Brussel
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Secteur:
Autonome publieke instellingen
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