Faillite de Lunch Garden : 42 restaurants repris sur 62, environ la moitié du personnel conservée

Lunch Garden
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Lunch Garden dépose le bilan, mais une relance est prévue pour 42 des 62 restaurants avec CIM Capital comme nouvel actionnaire. Lunch Garden envisagerait de conserver environ la moitié de son personnel après la relance, soit environ 300 des quelque 600 employés.

Lunch Garden, la chaîne de restaurants belge, a déposé le bilan pour faciliter une reprise par CIM Capital. Cette opération vise à garantir un avenir durable à l’entreprise en réduisant son portefeuille à 42 des 62 établissements actuels et en éliminant les dettes historiques. Environ la moitié des travailleurs de Lunch Garden, soit 300 sur 600 (franchisés non inclus), fera partie de l’avenir de la chaîne de restauration, a indiqué lundi à Belga le CEO Stephan Brouwers. Il n’y a encore aucune certitude concernant les restaurants indépendants.

Un modèle devenu insoutenable

La direction indique dans un communiqué “être consciente de l’énorme impact sur le personnel”. “C’est une décision extrêmement difficile, mais c’est la seule manière d’assurer un avenir durable et de conserver le maximum d’emplois.” Lunch Garden affirme “travailler intensivement” avec les curateurs et CIM Capital pour finaliser au plus vite un plan de relance.

La pandémie de COVID-19, l’inflation, et les dettes liées à la période de crise ont lourdement pesé sur la rentabilité de l’enseigne. Malgré une reprise de son chiffre d’affaires et de son bénéfice d’exploitation ces deux dernières années, Lunch Garden restait dépendant des financements de son ancien actionnaire ICG, un modèle devenu insoutenable. Avec CIM Capital, l’entreprise espère entrer dans une nouvelle phase de développement et de stabilité financière, annonce-t-elle.

Le repreneur, CIM Capital, est une société d’investissement belge fondée en 2013, spécialisée dans le soutien aux entreprises en difficulté nécessitant un renforcement financier et opérationnel. Adoptant une approche pratique, CIM Capital a mené avec succès plusieurs restructurations en Belgique.

Des restaurants fermés

La chaîne a déjà traversé une restructuration ces dernières années. Fin 2023, l’entreprise ne comptait plus que 800 à 900 travailleurs, alors qu’ils étaient encore 1.100 en 2020.

Suite à cette annnonce faite ce week-end, plusieurs restaurants sont restés fermés, parmi lesquels ceux de Bierges, Mons et Jambes. “Les travailleurs s’inquiètent notamment de ne pas être payés pour les jours prestés en janvier, ni par l’employeur ni par les repreneurs et ont donc entamé une action de grève”, a indiqué Stéphane Piron, secrétaire fédéral du Setca. “En plus, aucun des travailleurs n’a touché sa prime de fin d’année”, ajoute-t-il. 

“Désarroi” et “colère” pour les organisations syndicales mises “devant le fait accompli”

Si l’annonce lundi matin de la direction de Lunch Garden d’une faillite de l’enseigne de restaurants suivie d’une reprise partielle a confirmé les craintes nées depuis plusieurs jours, voire semaines, les organisations syndicales n’en sont pas moins choquées par la tournure des évènements.

“C’est le désarroi, la stupéfaction”, a résumé, à la sortie du conseil d’entreprise extraordinaire, Stéphane Piron, secrétaire fédéral du Setca. Pour les travailleurs concernés, dont certains sont actifs chez Lunch Garden depuis des décennies, c’est comme si la vie s’arrêtait, s’est désolé le responsable syndical, la mine défaite. Les primes de fin d’année et les salaires du mois de janvier, malgré les promesses de la direction, ne seront pas payées prochainement.

“Faillite silencieuse”

“Cela n’arrivera que dans plusieurs mois, via le fonds de fermeture d’entreprise”, a encore déploré Stéphane Piron. La procédure dite de “faillite silencieuse”, à laquelle la direction de Lunch Garden a recouru pour dénicher un repreneur, ne passe pas non plus auprès des représentants des travailleurs. “Nous sommes mis devant le fait accompli. Cela met complètement hors-jeu les organisations syndicales”, a dénoncé Sandra Antenucci, secrétaire permanente pour la CSC Alimentation et Services. Un sentiment d’impuissance et d’injustice partagé par Stéphane Piron: “nous n’avons pas pu faire valoir nos arguments pour essayer de réduire le nombre de licenciements”.

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