L’arrivée d’Alibaba à Liège a surtout profité à la Chine, selon une étude

Les autorités belges n’ont pas été assez attentives lorsqu’elles ont fait venir la société chinoise d’e-commerce Alibaba à l’aéroport de Liège, affirme le professeur de la VUB, Jonathan Holslag, dans une étude. Dans ce document, les douaniers qualifient ainsi les Chinois de “plus inventifs que les trafiquants de drogue.”

L’arrivée d’Alibaba à l’aéroport de Liège a fait la une il y a quelques années avec la promesse de création de 900 emplois directs et bien d’autres indirects. L’ancienne Première ministre Sophie Wilmès (MR), notamment, avait déclaré que les entreprises belges pourraient exporter plus facilement vers la Chine.
Mais, selon l’étude, ce sont principalement les Chinois qui se servent à Liège.

Les exportations chinoises via l’aéroport de Liège ont explosé. Les données des douanes révèlent que le trafic d’Alibaba à Liège est passé de 384.973 colis en 2017 à 649.969.780 en 2021″, peut-on lire dans le document. Ces chiffres ne font pas la distinction entre les importations et les exportations, mais les exportations (belges) seraient très limitées.

Problèmes aux douanes

Et ce grand nombre de mouvements pose des problèmes aux douanes, confrontées à des pénuries constantes de personnel. Les services n’auraient pas été préparés pour le “tsunami” Alibaba et il était impossible de vérifier minutieusement les nombreux colis.

De plus, il apparaît que les entreprises chinoises rendent ce contrôle particulièrement difficile. “L’étiquette du produit indique des briquets, mais il contient des téléphones portables“, a ainsi témoigné un responsable des douanes. “Certains travaillent mieux que la mafia de la drogue. Ils sabotent nos contrôles.”

Les autorités belges étaient en outre passées au système chinois eWTP, une déclaration numérique simplifiée. Ce système est censé rendre les choses plus transparentes mais, selon le professeur Holslag, il était également controversé. La Belgique est actuellement le seul pays occidental qui travaille avec ce système.

Dans sa conclusion, Jonathan Holslag qualifie ce cas de pertinent dans un contexte européen plus large. “Elle montre qu’un manque de contrôle équilibré des investisseurs chinois peut conduire à des attentes irréalistes et à de mauvaises politiques. (…) Des projets tels qu’Alibaba à Liège sapent les efforts au niveau de l’UE pour rendre le commerce avec la Chine plus équilibré.

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