Les USA enquêtent sur GE après une lourde perte trimestrielle

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General Electric (GE) a révélé mardi que les autorités américaines avaient ouvert des enquêtes sur une charge lourde de 22 milliards de dollars sur sa division Énergie (Alstom) ayant conduit à l’une des plus grosses pertes trimestrielles de son histoire.

Le département de la Justice (DoJ) et le gendarme des marchés, la SEC, qui s’intéressaient déjà de près aux pratiques comptables de l’entreprise, ont étendu leurs investigations à la suite de nouvelles charges, a indiqué la directrice financière Jamie Miller, lors d’une conférence téléphonique de présentation des résultats trimestriels. “Nous coopérons avec la SEC et le DoJ”, a déclaré la dirigeante.

Ces révélations interviennent après l’annonce d’une perte nette trimestrielle de 22,8 milliards de dollars (20,1 mds EUR) due principalement aux dépréciations d’actifs d’un montant de 22 milliards dans la division Énergie et rendues publiques début octobre.

La division Énergie ne parvient pas à se remettre de la chute des prix de l’électricité de gros, de l’effondrement des commandes de turbines qu’elle n’a pas su anticiper et des surcapacités.

GE a en effet continué à parier sur les énergies fossiles en rachetant par exemple en 2014 au prix fort les activités énergie de l’ex-fleuron français Alstom, la plus grosse acquisition de son histoire.

Le conglomérat industriel, un des baromètres de la santé de l’économie américaine, a ensuite été pris de court lorsque les coûts de développement des énergies “propres” (solaire et éolien) ont baissé, entraînant un déclin de la demande pour les énergies fossiles. Il a ainsi passé pour 10 milliards de dollars de dépréciations d’actifs d’Alstom.

Les difficultés se sont aggravées à la mi-septembre quand GE a confirmé des problèmes d’oxydation sur sa nouvelle génération de turbines, censée permettre à GE de mieux braver la concurrence.

Pour repartir de l’avant, GE, qui fabrique le moteur d’avion LEAP avec le Français Safran, va scinder la division Énergie en deux. Une première unité réunira les turbines à gaz et les services gaziers et une autre regroupera les générateurs à vapeur et électriques entre autres, a détaillé GE, qui veut également faire des économies en supprimant le siège dévolu à l’ancienne division Énergie.

Mme Miller a prévenu mardi que les difficultés dans l’Énergie allaient durer plus longtemps que prévu. Au troisième trimestre, les commandes ont par exemple chuté de 18%, les revenus de 33%, tandis que la perte opérationnelle est de 631 millions de dollars (555 M EUR) contre un bénéfice de 464 millions il y a un an.

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