Les raisons de l’échec de Combo de bpost

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Jérémie Lempereur Journaliste Trends-Tendances - retail, distribution, luxe

Trois ans seulement après son lancement, Combo passe à la trappe. Ce service de livraison de courses rencontrait de moins en moins les attentes des distributeurs et des clients, tant en termes de délai que de coût de livraison.

“Avec Combo, nous ne parvenons pas à couvrir l’entièreté du pays “, expliquait-on chez Carrefour lors de l’annonce du partenariat avec bringr (de bpost également, Ndlr), cette plateforme de livraison faisant appel à des particuliers. ” Combo ne répond pas aux besoins de toute la clientèle. Nous sommes en discussion avec d’autres partenaires “, affirmait récemment dans nos colonnes Cédric Antoine, le patron du supermarché en ligne Wink. C’est clair : le service de livraison de courses multi-enseignes de bpost laissait sur leur faim plusieurs de ses clients. Permettant de combiner au sein d’une seule commande des articles provenant de différentes chaînes (Carrefour, Cora, Wink, etc.), il proposait une livraison le lendemain soir, du lundi au vendredi, pour 9,95 euros. Problème : ce service était loin de couvrir l’entièreté du pays.

Il y a quelques semaines, Carrefour annonçait sortir de Combo. Les commandes alimentaires passées sur le site du distributeur français sont désormais livrées par PostNL. Est-ce la perte de son plus gros client qui a forcé bpost a renoncer à ce service ? ” La décision était prise avant que Carrefour ne rouvre le marché “, assure Barbara Van Speybroeck, porte-parole de bpost. Qui assure que l’entreprise croit encore fermement dans le potentiel de la livraison à domicile de courses alimentaires. ” Nous arrêtons simplement la livraison combinée, mais nous continuons à livrer pour Cora, Wink, etc. Le service Combo nous a permis de comprendre les besoins des consommateurs et des retailers. Le marché est en train de changer. ”

“Un modèle devenu obsolète”

Concrètement, les clients pourront désormais passer directement par les sites des distributeurs, sans devoir faire étape par un site intermédiaire. Les enseignes, elles, récupéreront la main sur le coût de la livraison. Elles pourront décider de facturer tout ou seulement une partie au client. Par ailleurs, la livraison s’étend désormais à tout le pays. ” Nous nous sommes rendu compte que les gens ne jugeaient pas essentiel de combiner différentes enseignes dans une seule commande “, ajoute la porte-parole. ” Le modèle de Combo était devenu obsolète, explique pour sa part Pierre-Alexandre Billiet, expert en distribution. Aujourd’hui, d’autres services comme Bubble Post (racheté par bpost cet été, Ndlr) sont capables de gérer la livraison du frais. ”

Chez Carrefour, on assure ne pas avoir souhaité s’affranchir de Combo. ” Si le service était toujours actif, nous ne serions pas passés chez PostNL, affirme Baptiste van Outryve, porte-parole de la chaîne. Il est vrai que nous souhaitions étendre la couverture géographique, mais ce n’était pas une condition sine qua non. Notre partenariat avec la plateforme bringr reste intact. Et bpost continue de livrer nos clients pour tout ce qui est non alimentaire. En nous annonçant la fin du service Combo, bpost nous a fait une offre. Mais les conditions de prix, d’heures de livraison et de service étaient différentes. Nous avons donc plutôt retenu l’offre de PostNL. ”

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