Les droits de douane, après la crise énergétique et l’inflation. Une nouvelle guerre, alors qu’une autre perdure. Les perspectives peuvent sembler sombres. Pourtant, ce n’est pas le cas pour tout le monde. En Belgique, les PME gardent le cap, comme le montre le baromètre de l’expert RH Acerta.
Ainsi, 37 % des dirigeants de PME de moins de 100 employés anticipent des perspectives économiques positives pour leur entreprise au cours des six prochains mois. Il s’agit du niveau le plus élevé depuis le lancement du baromètre, fin 2021, soit une hausse de quatre points de pourcentage par rapport à il y a six mois.
La part des dirigeants affichant des perspectives neutres ou négatives diminue en conséquence. Ils sont 50 % à s’attendre à une stabilité de leur activité — un taux historiquement bas, à égalité avec celui de novembre 2021. Seuls 13 % redoutent une dégradation de la situation, ce qui constitue le troisième chiffre le plus faible observé depuis la création du baromètre.
“Les secteurs de la construction, du commerce et des services sont plus positifs que les PME du secteur industriel à cet égard”, peut-on lire. “Les perspectives économiques semblent s’améliorer prudemment grâce à l’amélioration des perspectives dans les secteurs des services et du commerce, ainsi qu’au redressement de la confiance des consommateurs. En ce qui concerne l’industrie, en particulier le secteur chimique, il reste à voir si la période la plus difficile est terminée”, s’exprime aussi Geert Janssens, économiste en chef d’Etion, organisation d’entrepreneurs qui collabore avec Acerta pour cette étude. “Les réformes du marché de l’emploi sur lesquelles travaille le gouvernement, telles que la réintroduction de la période d’essai, sont considérées comme positives par 6 PME sur 10. En outre, seules 13% des PME s’attendent à des conséquences négatives des politiques commerciales de Donald Trump jusqu’à présent, un chiffre moins élevé que pour de nombreuses grandes entreprises. C’est positif, mais cela reste un point à surveiller.”
Recrutement… et pénurie de main d’oeuvre
Par quoi se traduit cet optimisme ? Notamment par une volonté accrue de recruter, accompagnée de plans concrets, atteignant eux aussi des niveaux records. Ainsi, 33 % des dirigeants estiment que leurs effectifs seront plus élevés dans six mois qu’ils ne le sont actuellement, contre 24 % en novembre dernier.
Cette dynamique se répercute sur la proportion d’entreprises qui prévoient de maintenir ou de réduire leur personnel. Ils sont 56 % à anticiper un effectif stable dans six mois — le niveau le plus bas jamais enregistré, en recul de 8 points par rapport à il y a six mois. Seuls 11 % envisagent une réduction de leurs effectifs, soit le deuxième taux le plus faible observé depuis la création du baromètre.
“Les plans de recrutement montrent bien comment les PME envisagent l’avenir. Ces plans sont donc conformes à leurs attentes économiques. De nombreux chefs d’entreprise espèrent que l’économie retrouvera bientôt une croissance plus forte. Toutefois, le resserrement du marché de l’emploi reste un défi majeur. Il reste difficile de trouver des candidats adéquats. C’est pourquoi il est important que les entreprises adaptent parfois leurs attentes. Au lieu de chercher le candidat parfait, elles peuvent mieux de se concentrer sur les compétences et le potentiel de croissance des personnes. Si elles établissent un plan de développement clair, elles peuvent mieux guider les nouveaux collaborateurs et les aider à se développer”, commente le consultant d’Acerta, Michael Zahlen.
Ce dernier point se montre dans les chiffres. Même s’il y a une amélioration, les entreprises estiment toujours qu’il est difficile de recruter et savent que leurs plans ne se réaliseront pas tous. Seulement 10% des dirigeants estiment qu’il est facile ou très facile “d’attirer le personnel adéquat” – c’est peu, mais ce chiffre n’a jamais été si élevé. 28% donnent un avis neutre sur cette question (chiffre record aussi). Et 63% notent qu’il est difficile voire très difficile de trouver les talents recherchés ; soit le chiffre le plus bas jamais enregistré.