Les entreprises wallonnes ont-elles mangé leur pain noir ?

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Baptiste Lambert

Dans un contexte international incertain, et une croissance molle, les entreprises et les entrepreneurs belges envoient plusieurs signaux positifs. Notamment au niveau des intentions de recrutement. Et les PME wallonnes mènent la danse.

L’été est un moment idéal pour postuler. C’est ce que confirme le dernier baromètre de SD Worx sur les intentions d’embauche. En particulier dans le sud du pays, où la croissance de volumes de travail et les intentions de recrutement sont plus fortes, et où les intentions de licenciement sont plus faibles.

Des chiffres encourageants pour les entreprises wallonnes

Plus de quatre PME wallonnes sur dix (43 %) prévoient de recruter cet été (troisième trimestre). Ce chiffre est supérieur à celui de Bruxelles (38 %) et de la Flandre (39 %).

Dans l’autre sens, seules 8 % des PME wallonnes envisagent des licenciements ce trimestre, contre 14 % à Bruxelles et 12 % en Flandre. Et dans la moitié des cas, ces licenciements seront compensés par une nouvelle embauche sur le poste libéré.

En outre, 45 % s’attendent à voir leur volume de travail augmenter dans les trois prochains mois, soit deux fois plus qu’à Bruxelles (19 %) et bien au-dessus de la Flandre (27 %).

Seul bémol : trouver le bon profil. En Wallonie, 62 % des postes à pourvoir concernent des métiers en pénurie, contre 51 % en Flandre et seulement 25 % à Bruxelles. Un mal chronique au sud du pays.

Le pire est-il derrière nous ?

Globalement, les perspectives s’améliorent en Belgique. “Après le creux du trimestre dernier, l’optimisme revient pour les trois mois à venir“, confirme Vassilios Skarlidis, Legal Consultant PME chez SD Worx.

Historiquement, les intentions d’embauches sont même au plus haut depuis l’été 2021, en plein rebond post-covid.

Les faillites ont-elles atteint un pic ?

Au premier semestre 2025, la dynamique entrepreneuriale en Belgique a montré des signes d’essoufflement : les créations d’entreprises ont reculé et les faillites sont reparties à la hausse.

Mais après des mois d’avril et de mai très mauvais, le mois de juin 2025 connait moins de faillites que juin 2024. À confirmer, donc. Mais on peut dire encore une fois que c’est la Wallonie qui s’en sort le mieux, au dernier trimestre, avec 669 jugements contre 720 en 2024. Bruxelles reste stable et la Flandre creuse, avec 1.821 faillites, contre 1.643 l’année passée.

Une confiance retrouvée

Le prochain trimestre montrera si le nombre de faillites a connu un pic. En tout cas, du côté des chefs d’entreprise, l’optimisme semble revenir petit à petit. Le dernier baromètre de la BNB montre une confiance en amélioration.

Cette embellie générale est principalement portée par l’industrie manufacturière et les services aux entreprises. Dans l’industrie, les carnets de commandes se remplissent à nouveau, les perspectives d’emploi s’améliorent et les anticipations de la demande future progressent sensiblement, renforçant la confiance des entrepreneurs.

Du côté des services aux entreprises, les chefs d’entreprise se montrent non seulement plus positifs quant à leur activité actuelle, mais aussi nettement plus optimistes sur l’évolution attendue de la demande. En revanche, la situation est moins favorable dans la construction et le commerce.

Globalement, la confiance reste basse à -10,1, mais il s’agit d’un rebond de 3,4 points par rapport à mai et une troisième amélioration consécutive.

Encore une fois, les entreprises étonnent par leur résilience. Sur le plan intérieur, pourtant, la BNB ne voient pas l’économie belge croître de plus de 1% en moyenne par an, d’ici 2027.

Et sur le plan international, l’économie ouverte de la Belgique reste à la merci de l’humeur douanière de Donald Trump. Que ce soit de manière directe (secteur pharma, chimie, etc.) qu’indirecte (sous-traitant des entreprises allemandes, françaises et néerlandaises).

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