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‘Les entreprises gâchent 365 milliards de dollars par an en formations’
Quand la prestigieuse Harvard Business Review fait dans l’attaque frontale, ça cogne dur. La preuve avec la publication d’une étude de trois chercheurs sur la formation en entreprise.
La Harvard Business Review est sans doute la revue de management la plus prestigieuse au monde. Et c’est normal, les professeurs qui y écrivent leurs articles sont censés représenter toutes les qualités de Harvard, elle-même supposée être la meilleure université du monde. Ce que je veux dire par là, c’est qu’on ne s’attend pas à ce que cette revue fasse dans les attaques frontales et sans nuances. Et pourtant, c’est ce qu’elle vient de faire, en publiant une étude de trois chercheurs (1) qui démontrent que la formation en entreprise ne sert à rien. Et quand je dis rien, c’est vraiment rien.
Une étude arrive à la conclusion que les formations ne génèrent pas plus d’efficacité au sein de l’entreprise
En gros, les auteurs de cette étude affirment que l’argent dépensé en formation en entreprise ne donne aucun résultat tangible. Or, ce genre de formation constitue à peu près 365 milliards de dollars d’investissement au niveau mondial. En fait, cette étude qui s’appuie elle-même sur d’autres études menées depuis 1950 arrive à la conclusion que les formations – et particulièrement les formations en leadership ou à la conduite du changement – ne génèrent pas plus d’efficacité au sein de l’entreprise, pour la simple raison que les personnes concernées retrouvent vite les anciens modes de fonctionnement.
Ce qu’il est important de comprendre, c’est que ces chercheurs de Harvard ne critiquent pas les formateurs ni le contenu de ces formations qui sont souvent bonnes, ce qu’ils critiquent, ce sont les directions de ces entreprises qui mettent en place des formations pour se donner bonne conscience, mais qui oublient de changer le fonctionnement de leurs entreprises. D’où le décalage entre ce que le salarié apprend en formation et ce qu’il constate au sein de son entreprise. Et c’est ce décalage qui le rend souvent indifférent, démotivé ou pire encore, cynique.
Ce que préconisent donc les auteurs de cette étude, c’est de retourner à une bonne vieille évidence: il faut d’abord travailler sur l’organisation de l’entreprise et sur son management au plus haut niveau. Ce n’est qu’ensuite, bien après donc, que l’on peut se servir de ces formations pour diffuser le changement au sein de l’entreprise.
Comme dans les vieux films, j’ai envie d’ajouter que toute ressemblance avec la firme dans laquelle travaille M. Dupont ne peut être que le fruit du hasard ou d’une coïncidence…
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