“Les entreprises arrogantes ne survivent pas”

Le patron de Siemens, Joe Kaeser, a beaucoup de projets. Trop ? A la tête depuis le 1er août 2013 du groupe qui emploie quelque 360.000 personnes à travers le monde, le Bavarois restructure, fait les yeux doux à Alstom et prépare ses défenses contre Google.
Depuis un mois, Siemens s’est souvent retrouvé au coeur de l’actualité. D’une part engagé dans un important plan de redressement destiné à améliorer sa rentabilité et à faire face à la concurrence, le conglomérat allemand a annoncé vouloir se séparer de 11.600 postes. Siemens, qui emploie 1.800 salariés en Belgique, n’a toutefois pas précisé quelles seraient les régions et secteurs qui souffriraient de ces réductions d’effectifs. Ce plan vise à regrouper les activités de Siemens en neuf divisions — contre 16 actuellement — et à supprimer des intermédiaires hiérarchiques afin de réduire ses coûts annuels d’un milliard d’euros dès 2016.
Par ailleurs, Siemens est engagé dans une bataille avec l’américain General Electric pour acquérir les activités dans l’énergie du français Alstom. Joe Kaser a annoncé que son groupe ferait une offre d’ici le 16 juin. Et la semaine dernière, c’est le patron de Siemens France, Christophe de Maistre, qui se lançait dans une opération de séduction à l’égard d’Alstom, qui semble pour l’instant accorder ses faveurs au groupe américain. “Le projet de Siemens offrira un avenir solide à Alstom”, a lancé Christophe de Maistre, avant d’assurer : “La bataille ne fait que commencer.” Suite du feuilleton dans quelques jours.
DER SPIEGEL. Qui a eu l’idée de couper l’herbe sous le pied de General Electric dans son projet de reprise d’Alstom : vous ou le gouvernement français ?
JOE KAESER. Il était clair pour nous que nous n’allions pas assister à tout cela sans rien faire. Nous avions vent depuis un certain temps de démarches dans ce sens. Nous avons tout simplement voulu nous assurer la possibilité de déposer notre proposition. Après tout, la concurrence est aussi une bonne chose pour les actionnaires d’Alstom.
Du côté de la direction d’Alstom, l’enthousiasme était modéré. Sur quoi vos collaborateurs ont reproché au patron de la société, Patrick Kron, de faire blocage. Celui-ci s’est vengé en accusant la direction de Siemens de manquer de fair-play. Que va-t-il se passer maintenant ?
Pour commencer, j’ai mis un terme à cet échange de courriers et prié mes collaborateurs de ne plus répondre. Cela rendra service à tout le monde, y compris à Monsieur Kron. Nous nous attelons à présent au dossier et examinons la valeur de chacune des activités d’Alstom. Nous allons mettre dans la balance les opportunités et les risques. De nombreuses questions sont encore en suspens.
Lisez la suite de cette interview dans le magazine Trends-Tendances de cette semaine.
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