Le secteur belge de l’assurance commence doucement à se redresser après la crise sanitaire

Les assurances mobilisées pour aider les sinistrés

En 2021, l’encaissement global du secteur de l’assurance s’est établi à 30,1 milliards d’euros, soit une progression de 5,6% par rapport à un an auparavant, selon les premières estimations d’Assuralia, qui a publié son rapport annuel.

La sortie du rapport d’Assuralia, la fédération professionnelle des entreprises d’assurances, pour l’année écoulée a été l’occasion de souligner que si en 2020, l’encaissement du marché belge de l’assurance avait reculé de 2,3 % et s’élevait à 28,5 milliards d’euros, les premières estimations pour 2021, sont plus positives avec un encaissement global en hausse de 5,6 % et qui s’établit à 30,1 milliards d’euros.

Une manière de démontrer que le secteur belge de l’assurance commence doucement à se redresser après la crise sanitaire et son impact sur l’économie mondiale.

Beaux résultats de la branche 23

Sur le front des encaissements, c’est la branche 23 (assurances-vie qui sont liées à des fonds d’investissement) qui s’en est le mieux sortie, avec une nouvelle hausse de 21,6 % de ses encaissements, pour s’établir à 3,8 milliards d’euros. Cette bonne santé est à mettre sur le compte de la faiblesse des taux d’intérêt actuels et surtout de la bonne tenue des marchés boursiers, en 2021.

A contrario ces deux facteurs ont desservi la branche 21 (les assurances-vie individuelles à taux garanti) dont l’encaissement a affiché, en 2021, une baisse de 4% à 5,7 milliards d’euros. “Au cours de la période 2003-2012, leur encaissement atteignait encore chaque année plus de 11 milliards, mais le relèvement de la taxe sur la prime à 2% en 2013, conjugué à la faiblesse persistante des taux d’intérêt, a entraîné un recul de la demande“, explique Assuralia.

L’encaissement des assurances de groupe demeure, quant à lui, stable avec une hausse de 2%. Le développement des pensions complémentaires dépendra fortement d’un cadre législatif et fiscal stable.

Inondations et catastrophes naturelles

Si dans l’ensemble, les assurances dommages demeurent rentables en 2021, la branche “incendie” enregistre, elle, une perte importante en raison des graves inondations du mois de juillet (-21% des primes acquises). “2021 doit servir d’avertissement pour les assurances incendie et les catastrophes naturelles, déclare Hein Lannoy, CEO d’Assuralia. Le monde a changé et nous devons réfléchir conjointement avec les autorités à une solution durable pour continuer à couvrir ces risques dans le futur, moyennant une prime acceptable pour les assurés.

Il est vrai que le bilan des inondations de l’été dernier a été particulièrement lourd sur le plan humain et matériel. “Au total, le secteur de l’assurance a dû faire face à plus de 70.000 demandes d’indemnisation de victimes. A ce jour, les assureurs ont versé plus d’1 milliard d’euros aux victimes de la catastrophe, plus de 60% des dossiers ayant fait l’objet d’une clôture administrative” souligne le communiqué. Les dossiers restants doivent rester ouverts car la totalité des dommages ne peut pas être chiffrée actuellement: certains dommages peuvent encore s’aggraver, et les contre-expertises demandées ou les estimations des réparateurs n’arrivent qu’au compte-goutte, … De plus, le nombre de demandes d’indemnisation devrait encore augmenter, à la suite des récentes tempêtes Eunice et Franklin qui ont frappé le pays en février dernier.

Outre la prise en charge du risque climatique, explique Hein Lannoy, garantir une pension décente et offrir des couvertures soins de santé étendues est également une nécessité. Là aussi, le secteur de l’assurance a un rôle important à jouer.

Tourné vers l’avenir

Mais la sortie de son rapport était aussi une occasion qu’a saisi la fédération pour regarder vers l’avenir et réaffirmer son objectif de miser sur la confiance et la stabilité dans sa collaboration avec les autorités et ce “pour une prise en charge durable, dans l’intérêt de chaque client” lors des risques systémiques tels que les catastrophes naturelles.

Les assureurs doivent continuer à jouer leur rôle : assumer les risques des entreprises, des ménages et des individus de sorte que la société et l’économie puissent continuer à se développer, complète Hilde Vernaillen, présidente d’Assuralia. Cela suppose aussi de continuer à investir de manière durable dans l’économie belge. Mais pour continuer à jouer ce rôle, les autorités doivent également veiller à un cadre législatif stable. Ce n’est que de cette manière que ce rôle pourra être assumé pleinement pour chaque client.

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