Le réseau mondial EO s’implante en Belgique
L’organisation mondiale EO (Entrepreneurs’ Organisation) vient de s’implanter en Belgique. Elle a pour but de développer les capacités des entrepreneurs tout en leur assurant un réseau professionnel à l’international.
Créée il y a 30 ans aux Etats-Unis, l’organisation EO est un club dédié aux entrepreneurs. Sa vocation, au travers différents groupes de travail et lieux de rencontres, est de développer les compétences des chefs d’entreprise, tant du point de vue professionnel que personnel et humain. Forte d’un réseau de 16.000 membres répartis en 160 ” chapitres ” (ou succursales, réparties en zones géographiques spécifiques), l’EO jouit d’un rayonnement international… et d’un ancrage local puisque désormais, l’organisation possède un bureau en Belgique. Ouvert fin novembre, ce ” chapitre ” belge comprend déjà 16 membres souhaitant améliorer leurs connaissances techniques, tout en appréhendant au mieux leur environnement social.
Echanges et “networking”
Répartis pour l’heure de façon disproportionnée au niveau linguistique (15 Flamands pour un seul francophone), les membres d’EO Belgique sont généralement assez jeunes.
Pour parvenir à les faire progresser, EO met à disposition de ses entrepreneurs un système bien huilé de formations et d’échanges. La clé de voûte du système s’articule d’ailleurs autour de petits groupes de discussions appelés forums, où les entrepreneurs (10 maximum) se rejoignent une fois par mois afin de s’entre-tenir d’un sujet précis choisi par l’un des membres. Ces problématiques sont celles rencontrées par les protagonistes dans leur travail quotidien (comment fixer le salaire des employés ? ; comment établir une bonne relation avec ses subordonnés ? ; etc.), mais peuvent aussi être d’ordre plus intime et personnel. Pour que ces rencontres aient du sens, le membre dont le sujet aura été retenu se livrera à des séances de coaching, sous l’égide d’un de ses compagnons de forum, chargé de faire ressortir les vrais enjeux du thème arrêté. Les autres participants seront eux censés réfléchir au sujet avant la tenue de la réunion, pour faire du rendez-vous une séance d’utilité commune. Une fois le forum débuté, l’échange est à l’honneur. Sans jamais se juger, les membres vont discuter dans un désir d’apprendre, et non dans l’obsession de chercher à imposer ses vues. C’est ainsi qu’au sein du forum, prodiguer un conseil est prohibé. En revanche, les entrepreneurs sont vivement encouragés à partager les expériences qu’ils estiment pertinentes au regard de la problématique soulevée. ” L’objet du forum est de permettre aux membres de se confier de façon très ouverte, en étant assisté par l’expérience des autres, explique Gaël Terroir, l’un des fondateurs du chapitre Belge d’EO. Il règne dans nos réunions un esprit de confiance et de respect réciproques. La confidentialité y est de rigueur, de même qu’un esprit ” cool ” et détendu. ”
Parallèlement à ces rencontres mensuelles, EO développe des outils et événements visant la réalisation de ses membres, et le rapprochement de sa communauté. C’est le cas des global events, ces colloques organisés aux quatre coins du monde, où conférences et formations sont dispensées. L’occasion de rencontrer d’autres membres du réseau, et tisser des liens bénéfiques. Dans cet esprit de networking, l’organisation met à la disposition des entrepreneurs une base de données (EO connect) permettant de contacter tout autre abonné dans le monde. Un vrai plus selon Gaël Terroir. ” Alors que je recherchais des opportunités d’investissement à l’international dans mon secteur d’activité, j’ai fait appel à EO connect. Le but était de m’entretenir avec des membres de quelques pays spécifiques, et compétents dans le domaine en question. J’ai donc envoyé des messages, sans trop de conviction. Je pensais en effet que personne ne répondrait à mes interrogations, comme c’est souvent le cas sur LinkedIn par exemple. Et pourtant ! Une journée après les avoir envoyés, j’avais reçu de la part de mes interlocuteurs des réponses pertinentes à mes interrogations. Signe que le réseau est vraiment efficace ! ”
Barrière à l’entrée
Comme dans n’importe quel club ou réseau privé, l’accès à EO est conditionné au respect de certains critères d’admission, notamment l’obligation pour le candidat d’être fondateur ou actionnaire majoritaire d’une entreprise qui a déjà réalisé 1 million d’euros de chiffre d’affaires. Autre élément discrétionnaire, élaboré pour éviter les conflits d’intérêts : l’interdiction de voir se côtoyer amis, clients, fournisseurs ou concurrents au sein d’un forum. Enfin, les frais de membership constituent aussi un obstacle pour intégrer la communauté. Subdivisés en deux cotisations distinctes auprès d’EO monde et du chapitre local, les paiements participent au fonctionnement de l’organisation et au paiement de ses employés (une centaine au niveau mondial) qui développent les chapitres nouveaux, et aident à l’organisation des événements. ” L’inscription coûte 2.200 dollars au niveau mondial, auxquels il faut ajouter un abonnement annuel de 1.900 dollars, explique Gaël Terroir. Quant aux prix locaux, ils sont laissés à l’appréciation de chaque chapitre. En Belgique, l’inscription s’élève à 1.850 dollars tandis que la cotisation annuelle atteint également les 1.850 dollars. Certes les tarifs sont conséquents, mais ils donnent droit à divers avantages, par exemple l’executive education, c’est-à-dire la possibilité de s’inscrire, pour des cours ou des formations, dans les meilleures universités au monde à des tarifs préférentiels. ” Répartis pour l’heure de façon disproportionnée au niveau linguistique (15 Flamands pour un seul francophone), les membres d’EO Belgique sont généralement assez jeunes (la moyenne mondiale de l’organisation avoisine les 42 ans). Ils ne sont en revanche pas cantonnés à un secteur d’activité particulier. ” Dans le chapitre belge, nous retrouvons par exemple un architecte, un agent sportif, un courtier en assurances, des avocats, des consultants, des acteurs du monde agroalimentaire et de la construction, se félicite Gaël Terroir. C’est le signe d’une grande disparité entre les membres, et qu’il ne faut pas être du même monde pour s’inspirer l’un l’autre. ”
Récompenser les entrepreneurs à fort potentiel
Chaque année, EO agit en tant qu’incubateur par le biais du Global Students Entrepreneurs Awards (GSEA), un prix récompensant les entrepreneurs (et non les projets) les plus prometteurs. Pour concourir à cet award, les candidats – des étudiants – devront avoir mis sur pied un projet entrepreneurial ayant généré un chiffre d’affaires de 1.000 euros minimum. D’abord local, c’est-à-dire organisé au niveau de chaque chapitre, ce concours s’étendra ensuite à Francfort, pour la réunion EO monde, où les champions nationaux seront départagés. L’entrepreneur déclaré vainqueur pourra alors repartir avec la somme de 20.000 euros. En Belgique, le concours ” local ” sera cette année organisé en partenariat avec le club entrepreneurial et étudiant Ustart, sous le nom des Sessy Awards. ” L’idée est de distribuer deux prix, l’un récompensant la meilleure start-up, l’autre le meilleur entrepreneur. Le vainqueur du premier recevra 6.000 euros de la part de Ustart, tandis que le gagnant du second gagnera son billet pour Francfort, conclut Gaël Terroir. ”
Par Augustin Lippens.
Dossier Entreprendre
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