Le management de Proximus souhaite être rémunéré en partie en actions

Belga

Le management de Proximus est demandeur de recevoir une partie de sa rémunération en actions, ressort-il de l’assemblée générale des actionnaires qui s’est tenue mercredi. Cette pratique était autorisée à une époque, mais elle a été supprimée à la demande du gouvernement Di Rupo.

Le gouvernement avait demandé il y a dix ans à Proximus d’arrêter d’indemniser sa hiérarchie avec des options sur actions. Ce même gouvernement avait introduit un plafond salarial pour les entreprises publiques. L’Etat étant actionnaire majoritaire de l’opérateur de télécommunications, Proximus avait suivi cette nouvelle donne.

Guillaume Boutin pourrait acheter des actions avec son argent mais…

Au cours de l’AG de mercredi, un actionnaire a demandé au CEO Guillaume Boutin pourquoi il n’achetait pas lui-même des actions. Les actionnaires ont vu dégringoler le cours de l’entreprise. En un an de temps, la valeur de l’action Proximus a diminué de moitié.

Selon Dirk Lybaert, Corporate Affairs Lead chez Proximus, les actionnaires demandent souvent pourquoi le management n’investit pas lui-même dans des actions. Il aurait ainsi, lui aussi, à endurer la chute du cours.

Légalement, M. Boutin pourrait acheter des actions avec son argent mais cela reste difficile en pratique car il doit éviter tout délit d’initié. Comme il y a toujours un dossier ouvert contenant des informations sensibles, il n’a pour ainsi dire jamais l’occasion de le faire. Il pourrait par contre obtenir des actions par le biais d’un plan d’actions global pour les employés de l’entreprise.

Le management n’y est pas opposé. “Dans la culture anglo-saxonne, c’est quelque chose de tout à fait normal. C’est aussi de la bonne gestion”, commente M. Lybaert.

Le comité de rémunération de Proximus se penche sur la question, tout en étant conscient de la sensibilité politique du sujet. Sans oublier que la nouvelle réforme fiscale pourrait jouer un rôle, a ajouté le président du conseil d’administration de Proximus, Stefaan De Clerck.

La chute du cours boursier, une grande préoccupation

Ce dernier a précisé lors de l’AG que la chute du cours boursier était une grande préoccupation pour le conseil d’administration et le management. Pour le président du CA, les raisons de cette baisse sont claires. Le paysage des télécoms en Belgique change et l’impact sur Proximus est encore incertain. La société roumaine Digi s’apprête à entrer sur le marché belge, probablement en 2024, et Voo a été repris par Orange en Wallonie. Proximus, de son côté, investit des milliards dans le déploiement de la fibre optique alors que son concurrent Telenet développe des plans similaires.


M. Boutin reconnaît qu’il y a actuellement un décalage entre les valeurs intrinsèques de la société et sa valeur boursière. “C’est un vrai défi d’expliquer notre stratégie. Mais nous le faisons. Nous avons d’ailleurs organisé mi-janvier un Capital Market Day”, ajoute-t-il. Le CEO a aussi rappelé que les activités internationales progressaient bien à l’image des résultats engrangés avec les filiales TeleSign et Bics. Il estime que l’opérateur télécoms Proximus doit désormais évoluer comme une entreprise tech’ et s’affirmer comme un acteur de logiciels mondial.

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