La trop lente reprise du trafic aérien en Europe menace la trésorerie des aéroports

De nombreux aéroports européens risquent de se retrouver à court de trésorerie si la reprise du trafic ne s’accélère pas dans les mois à venir, a prévenu vendredi le directeur général de l’association des aéroports européens, ACI Europe.
« La reprise se fait à un rythme bien trop lent et incertain », « les revenus sont faibles » et les « aéroports brûlent les liquidités au plus fort de l’été », a déclaré Olivier Jankovec, cité dans un communiqué. « Si la reprise ne s’accélère pas de manière significative, de nombreux aéroports vont tout simplement se retrouver à court d’argent », a-t-il ajouté.
En juillet, « la reprise a été plus lente que prévu » et le trafic a été en baisse de 78% par rapport à la même période en 2019, a indiqué dans le communiqué l’organisation qui représente plus de 500 aéroports dans 46 pays européens.
Et au cours des deux dernières semaines, « il y a encore eu un ralentissement » en raison des décisions de « plusieurs Etats d’imposer à nouveau des restrictions de voyage », a-t-elle déploré, visant « en particulier la décision brutale du Royaume-Uni d’imposer une quarantaine aux passagers venant d’Espagne ».
Au premier semestre, le trafic passagers des aéroports européens a été en baisse de 64,2% et s’est retrouvé quasiment à l’arrêt au deuxième trimestre avec une chute de 96,4% du nombre de passagers par rapport à la même période l’an dernier, en raison de l’effet « dévastateur » de la crise du Covid-19 sur le secteur du transport aérien, a-t-elle ajouté.
Fin juillet, ACI Europe, l’Association internationale du transport aérien (Iata, 290 compagnies) et Airlines for Europe (A4E, 16 transporteurs) ont fustigé des restrictions de voyages « incohérentes » en Europe qui « sapent la confiance des consommateurs ».
Le trafic aérien a repris depuis la fin du deuxième trimestre essentiellement sur les vols intérieurs et intra-européens, la situation restant encore très incertaine pour les vols long-courrier. L’Iata estime que le trafic aérien devrait retrouver son niveau d’avant-crise en 2024.