La première île énergétique au monde en production à Flessingue

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A Flessingue, le premier des 23 caissons de 22.000 tonnes chacun qui serviront de fondations à la première île énergétique au monde s’apprête à prendre la mer.

Flanqué de Tinne Van der Straeten, ministre de l’Energie, et de Thomas Dermine en charge de la Relance ainsi que des Investissements stratégi­ques, le Premier ministre est venu en personne aux Pays-Bas parachever symboliquement le ferraillage du premier élément qui servira d’assise à la future île Princesse Elisabeth. Cette dernière sera située au large d’Ostende, à 45 km de nos côtes, ce qui la rendra, en principe, invisible de la plage.

Réalisée par nos deux dragueurs nationaux, DEME et Jan De Nul unis au sein de l’association momentanée TM Edison, elle devrait, à l’horizon 2028, alimenter en électricité éolienne quelque 3,5 millions de foyers. Elle sera constituée de 23 caissons en béton mesurant chacun 57 m de long, 30 m de large et 30 m de haut, pour un poids de 22.000 tonnes. Si Flessingue, aux Pays-Bas, a été retenu comme chantier, c’est d’une part parce que DEME y possède un quai d’embarquement et que d’autre part, l’endroit offre le tirant d’eau nécessaire au remorquage des pièces fabriquées.

Le processus de production étant divisé en cinq étapes qui durent chacune 20 jours, il faut environ trois mois pour construire un caisson. L’étape la plus impressionnante est la deuxième, au cours de laquelle, grâce à la technique des cof­frages glissants, les parois des caissons grandissent durant 10 jours au rythme de 10 cm par heure.

Au large d’Ostende

Tous prendront ensuite la mer pour être échoués au large d’Ostende où ils formeront les parois extérieu­res de la première île énergétique au monde à combiner le courant continu (HVDC) et le courant alternatif (HVAC). L’île elle-même sera remplie de 2,3 millions de mètres cubes de sable prélevé sur place et devrait être prête en 2026. Elle ne sera toutefois opérationnelle que deux ans plus tard, après le montage des infrastructures nécessaires à l’accomplissement de sa double mission : servir de point de raccordement entre différents parcs éoliens et devenir le premier élément d’un réseau électrique européen en mer qui servira de hub central pour de nouvelles interconnexions avec la Grande-Bretagne et le Danemark.

Le coût total des travaux a été estimé à 2 milliards d’euros, mais c’était avant que l’inflation ne se déchaîne.

Le gouvernement met ainsi le paquet sur l’éolien offshore. Est-ce sage ? La Cour des comptes relève en tout cas que le pouvoir fédéral a une nouvelle fois opté pour ce type d’énergie sans réellement étudier d’autres technologies de production, telles les installations houlomotrices (utilisant l’énergie des vagues) ou encore, les panneaux solaires flottants.

Le coût total des travaux est estimé à 2 milliards d’euros mais c’était il y a quatre ans, avant que l’inflation ne se déchaîne. Si les caissons sont coulés en continu à Flessingue, les travaux seront monitorés au départ d’Ostende où TM Edison a été le premier à installer ses bureaux dans le Stapelhuis-Entrepôt, un bâtiment historique construit de 1898 à 1914 et sauvé de la ruine après deux ans d’intenses travaux. Ostende servira également de lieu d’embarquement pour le transfert quotidien du personnel nécessaire.

Guillaume Capron

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