La mue écologique de la Floridienne

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Implantée à Ath, la filiale industrielle et historique du holding Floridienne va investir 40 millions d’euros pour s’assurer un avenir prometteur dans la chimie “verte”.

Transformer des contraintes en opportunités. Tel semble être le leitmotiv de Gaëtan Waucquez, directeur général de la société La Floridienne. En effet, installée à un jet de pierre du centre-ville d’Ath, l’entreprise Floridienne Chimie a vu son horizon s’obscurcir avec l’interdiction de la vente en Europe de PVC contenant du plomb dès le 1er janvier 2015. Deux tiers de sa production et une centaine d’emplois étant ainsi menacés, l’entreprise active depuis de nombreuses années dans ce domaine a considéré cette évolution comme un challenge. Consciente du problème et cherchant à répondre au défi du développement durable, la filiale chimique n’avait guère le choix : investir ou mourir. Elle s’est donc lancée dans un triple programme d’investissement.

Aidée à hauteur de 15 millions d’euros par la Société régionale d’investissement de Wallonie (SRIW), la Floridienne projette d’investir un montant total de 40 millions. “Cet investissement, historiquement le plus important, n’est pas sans risque mais c’est une opportunité majeure”, confie Gaëtan Waucquez.

Un nouvel aplomb

Pour l’heure, plus de la moitié des moyens réservés ont été engagés dans la reconversion. D’abord dans la construction d’une nouvelle unité de fabrication de stabilisants PVC. D’une hauteur de 35 mètres, ce bâtiment sonne le glas de l’ère du plomb : le stabilisant de la Floridienne, destiné aux châssis de fenêtres, tubes et raccords pour l’assainissement et le transport d’eau potable, se veut “propre”. “Quelque 20.000 tonnes de stabilisant calcium-zinc devraient sortir de l’unité chaque année”, estime Simon Vlajcic, directeur général de l’usine. De quoi permettre à l’entreprise athoise d’offrir à terme, avec ses unités soeurs d’Allemagne et de Turquie, une position de leader mondial à la Floridienne sur ce marché de niche : la production de quelque 50.000 tonnes/an de stabilisants PVC propres est prévue.

Une autre installation a été réhabilitée afin d’ancrer la pérennité de l’usine. Cette unité pilote, qui tourne depuis juillet, fabrique des sels de cadmium et de zinc de haute pureté destinés à la pharmacie, aux cosmétiques, mais aussi à First Solar, une entreprise américaine spécialisée dans la fabrication de panneaux solaires photovoltaïques à couche mince. Les premiers composants ont déjà été livrés aux Etats-Unis. Si la production de cette unité ne concerne que quelques dizaines tonnes de sels par an, les marges seraient cependant significatives.

Un retardateur pour péter le feu

Les stabilisants PVC propres et les sels de cadmium et de zinc de haute pureté ne sont pas les seules innovations de l’entreprise. Fin de l’année prochaine, une dizaine de millions d’euros permettra d’exploiter la licence d’un “retardateur de flammes”. Dépourvu d’halogène _ un élément toxique qui abîme le matériel environnant en cas d’incendie _ cet additif pour plastique devrait correspondre à une production annuelle de 10.000 tonnes.

“Ces trois unités de fabrication devraient nous permettre de maintenir notre chiffre d’affaires autour des 70 millions d’euros en 2012, avant de croître significativement les années suivantes”, espère Gaëtan Waucquez.

Si le contexte économique est porteur, le directeur général de la Floridienne Chimie envisage encore d’autres pistes de développement : “Un autre espace est exploitable sur le site pour développer une niche de croissance et de nouveaux emplois”, assure-t-il.

La métamorphose de la Floridienne Chimie est aussi destinée à s’offrir une meilleure intégration dans le paysage urbain d’Ath tout en se payant une nouvelle virginité en termes d’image.

Valéry Halloy

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