La marque belge Saroléa a-t-elle pour horizon de devenir le futur Tesla de la moto électrique?

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Bastien Pechon Journaliste

En présentant la N60, sa troisième et toute nouvelle moto électrique ce 16 mai, Saroléa part à l’assaut des routes américaines. Une nouvelle étape pour la marque belge, pilotée par les frères Robbens.

Des motos 100% électriques

En novembre 2017, dans un des stands de Spa Francorchamps, réservé pour le Spark E#Day, un événement dédié à la mobilité électrique, une Saroléa SP7 patiente à côté d’une voiture monoplace. Une fois sur le circuit, elle prouve qu’elle n’a rien à envier aux autres motos thermiques: Torsten et Bjorn Robbens, les repreneurs de la marque wallonne, ont réussi leur pari lors de cette présentation de leur premier bolide. ” Nous avons développé des machines spécialement conçues pour la compétition, explique Bjorn. Le problème, c’est qu’il n’y a pas de compétition internationale pour des motos électriques, sauf le TT Zero sur l’île de Man. ” En 2016, ils décident donc de développer une moto de route, la MANX7, au look très proche du premier modèle. ” Mais certains de nos clients potentiels ont trouvé notre moto un peu trop sportive “, poursuit Bjorn Robbens. Ils développent cident un troisième modèle, la N60, une moto ” de tous les jours “, présentée officiellement ce 16 mai.

Du haut de gamme en séries limitées

La N60 fera d’abord l’objet d’une édition limitée à 20 exemplaires. Grâce à la société The Mighty Machines, ces motos devraient être essentiellement distribuées aux Etats-Unis. Saroléa s’est en effet spécialisée dans la production de motos ” exclusives ” en séries limitées. La MANX7 a ainsi été commercialisée en 20 exemplaires en 2018 et devrait s’écouler à 49 exemplaires cette année. La SP7, quant à elle, est disponible à la location. ” Nous ne voulons pas produire des milliers de véhicules, explique Bjorn Robbens. En Belgique, ce n’est pas réaliste. Il faudrait déménager dans des pays où les coûts de développement et de production sont moins élevés. Si nous restons dans un produit de niche, haut de gamme, nous pouvons continuer à fabriquer ces motos ici. ”

Léon Barret sur sa Saroléa 500 pour le Paris-Nice de 1924.
Léon Barret sur sa Saroléa 500 pour le Paris-Nice de 1924.© pG

Intelligence artificielle à bord

Sous la carrosserie en matériaux composites de la N60, des logiciels permettent de booster les performances. ” En améliorant simplement ces logiciels, nous avons pu optimiser la puissance de la moto et augmenter l’autonomie de 50% ces 12 derniers mois, explique Bjorn Robbens. Dans la moto, il y a des centaines de paramètres pour gérer le moteur, la batterie, etc. Et encore davantage si vous considérez des facteurs externes comme la météo, le poids du pilote, etc. Tout ça a un impact sur l’efficacité de la moto et son autonomie. ” Ces paramètres variant constamment, il est devenu difficile pour des ingénieurs d’optimiser davantage les performances de la machine. L’intelligence artificielle va donc apprendre, au fur et à mesure, à mieux les gérer. Ce copilote 2.0 va également prolonger la durée de vie de la batterie en améliorant son rechargement et déchargement et prédire quand il faut procéder à la maintenance.

La nouvelle Saroléa N60
La nouvelle Saroléa N60

Frères jumeaux

Diplômé d’ingénierie aérospatiale à l’université de Delft, aux Pays-Bas, Torsten Robbens a fabriqué des pièces en matériaux composites une grande partie de sa carrière. Des pièces qui se sont retrouvées sur des voitures de course et même sur des satellites. Informaticien de formation, Bjorn a d’abord lancé sa société d’informatique avant de la revendre pour rejoindre son frère dans l’aventure Saroléa en 2012.

Une marque mythique

Fondée en 1850 à Herstal, Saroléa a d’abord fabriqué des armes avant d’entamer la production de vélos à la fin du 19e siècle, puis de vélomoteurs et de motos au début du 20e siècle. L’entreprise se fait alors un nom en compétition et auprès du grand public, avant de décliner peu à peu, puis de disparaître en 1973. La marque est finalement rachetée en 2008 par les frères Robbens. Saroléa, version électrique, renaît en 2010.

En chiffres

330 km

Le nouveau modèle du constructeur devrait pouvoir parcourir jusqu’à 330 km d’une seule traite comme la MANX7 (de 230 à 330 km en fonction du pack batteries choisi).

69.000 Euros

Le prix de la nouvelle N60, avec ses accessoires (casque, tenue, etc.) spécialement customisés. La MANX7, elle, se négocie entre 45.975 euros et 51.760 euros hors TVA en fonction de la capacité de la batterie.

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