“La grande usine qui exporte aux quatre coins du monde, c’est un modèle du XXe siècle”
Sébastien Morvan, cofondateur du Brussels Beer Project, revient dans l’émission Trends Talk sur sa décision d’arrêter l’exportation hors d’Europe.
En bientôt dix ans, le Brussels Beer Project est devenue une entreprise d’une cinquantaine de personnes, exploitant deux brasseries à Bruxelles (Dansaert et Anderlecht) ainsi que des bars à Bruxelles, Paris et Tokyo.
Celui de Tokyo va quitter le giron du BBP car l’entreprise a décidé d’arrêter l’exportation hors d’Europe, afin de limiter son impact environnemental. Moins de grande exportation, c’est en effet moins d’émissions dues du transport et moins de plastique à usage unique. “C’est aussi une logique de marché, concède le cofondateur Sébastien Morvan dans l’émission Trends-Talk (Canal Z). Au Japon, en Corée ou au Brésil, il y a l’émergence de brasseries locales qui font du super boulot et avec lesquelles nous collaborons d’ailleurs. Nous voyons dès lors moins d’avantages à ce que le Brussels Beer Project continue à y exporter ses bières.”
Paradoxe : si l’entreprise ne veut plus exporter sur d’autres continents, elle continue cependant à importer des ingrédients, notamment du houblon, venant d’autres régions du monde. “Nous ne sommes pas parfaits, convient Sébastien Morvan. Prendre le chemin de la durabilité, c’est prendre le chemin de l’humilité.” Un travail est toutefois encore pour se fournir plus localement en houblon et en orge, et pour utiliser de plus en plus de produits issus de l’agriculture régénérative.
Le BBP a été un des pionniers de l’économie circulaire appliquée à la brasserie. Elle produit ainsi des bières à partir de pains invendus et, à l’autre bout de la chaîne, cède ses drèches de brasserie pour en refaire des pains mais aussi du savon ! Depuis d’autres brasseries, en Belgique et ailleurs, ont repris cette idée. “Et c’est génial, assure Sébastien Morvan. Il n’y a pas de compétition dans l’économie circulaire. La seule manière pour une petite entreprise comme le Brussels Beer Project d’avoir de l’impact, c’est que d’autres fassent des choses similaires.” Le BBP compte approfondir son rôle dans l’économie circulaire, notamment en réutilisant les résidus de houblon et de levure de bière pour la production de shampooing !
Le BBP brasse une nouvelle bière… chaque semaine. La plupart d’entre elles sont éphémères, comme actuellement une bière de Noël (la Black Hole) réalisée en partenariat avec une brasserie du Pays Basque. L’entreprise vient de lancer une nouvelle version de la Babylone, l’une de ses huit bières permanentes. La nouvelle “recette” a été choisie par la large communauté des amis de la brasserie (5000 personnes), parmi quatre propositions réalisées par les brasseurs. “Nous voulons rester un projet très collaboratif, avec l’idée de toujours challenger notre propre statu quo, commente Sébastien Morvan. Nous souhaitons bien sûr développer l’entreprise mais nous ne cherchons pas la croissance pour la croissance. Si nous pouvions faire fois deux en chiffres et fois quatre en impact, ce serait formidable. Nous avons envie d’entrer dans une dynamique pour influencer davantage dans le secteur de la durabilité.”
Au cours de l’émission, vous découvrirez aussi l’info économique retenue par Sébastien Morvan (et qui va aussi dans le sens du respect de l’environnement) ainsi qu’un conseil culture, qui vous révèlera ses origines bretonnes.
Trends-Talk est diffusé en boucle ce weekend sur Canal Z. Première diffusion ce samedi à 11h.
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