Jack Ma dans le viseur des autorités chinoises
Depuis quelques semaines, les autorités chinoises serrent la vis dans le numérique. Première victime: Alibaba et Ant Group, son bras financier. Tencent va suivre.
C’est une sérieuse reprise en main. Après avoir arrêté in extremis en novembre l’IPO d’Ant Group, le bras financier d’Alibaba, la banque centrale chinoise ordonne à la société de Jack Ma (qui n’est plus apparu en public depuis fin octobre, après un discours critique à l’égard du régime) de s’en tenir à son activité d’origine, à savoir la fourniture de services de paiement. Celle-ci a ordre formel de produire un plan de mise en conformité le plus rapidement possible et de créer un holding pour sécuriser les garanties en capital.
De simple soutien financier des activités de vente d’Alibaba comme fintech, Ant Group est en effet devenu un géant des services financiers qui échappait au contrôle des autorités et n’avait pas les mêmes obligations que les banques chinoises. En même temps, Pékin a ordonné l’ouverture d’une enquête sur Alibaba pour suspicion de pratiques monopolistiques. Tencent est également dans le collimateur.
Bref, exactement ce que font les autorités américaines ou européennes avec les Gafa. Les remarques sont d’ailleurs globalement les mêmes. Tencent (WeChat et JD.com) et Alibaba (Tmall et Alipay) s’immiscent tellement dans la vie des Chinois (e-commerce, finances, livraison de repas, streaming, etc.) qu’ils en deviennent trop puissants.
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En outre, contrairement aux Gafa, il n’y a aucune inteconnexion entre les deux groupes: il n’est pas possible de payer sur JD avec Alipay, ou d’aller via WeChat sur Taobao et Tmall, les deux market places d’Alibaba. Tencent et Alibaba ont, en outre, instauré de telles barrières que les nouveaux acteurs peinent à trouver leur place et finissent par être rachetés.
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