« Incertitude » quant aux vendanges dans le Bordelais pour cause de parasite

Une « incertitude » pèse sur la vendange 2023 en France, en raison notamment d’attaques d’un parasite, le mildiou, dans le Bordelais, selon une première estimation publiée mardi par le ministère de l’Agriculture en plein début des vendanges dans le sud du pays.
Cette année, la situation est particulièrement tendue dans le Bordelais, région viticole du sud-ouest de la France déjà confrontée à une crise de surproduction. Des « précipitations fréquentes associées à des températures élevées » au printemps ont favorisé le développement du mildiou, un parasite mi-algue mi-champignon, a précisé le ministère. Les feuilles se couvrent de taches et flétrissent, les grappes se dessèchent jusqu’à se momifier et tomber au sol. Outre le mildiou, d’autres maladies de la vigne (oïdium, botrytis) « occasionnent des pertes importantes pouvant atteindre jusqu’à 30% en moyenne » dans les bassins de production du sud-ouest.
Mais la récolte est globalement attendue « au niveau de la moyenne » des dernières années, précise le ministère. « La production viticole se situerait en 2023 entre 44 et 47 millions d’hectolitres, au niveau de la moyenne » des années 2018 à 2022, rapporte le service statistique du ministère, Agreste.
Ces prévisions de récolte « sont provisoires au regard de l’incertitude entourant les conséquences des attaques de mildiou dans les vignobles du Bordelais et du Sud-Ouest », précise Agreste.
D’autant que les tout premiers coups de sécateur viennent à peine d’être donnés – la semaine dernière dans des vignes de Fitou, dans le sud de la France – et que la vendange s’étale jusqu’au début de l’automne. En dehors du Sud-Ouest et du Languedoc-Roussillon, où « sévit une sécheresse persistante », « la situation dans les autres vignobles reste globalement favorable, les sols ayant été rechargés en eau dans la plupart des bassins », selon la note de conjoncture.
La France avait produit plus de 46 millions d’hectolitres de vin en 2022 en dépit de la sécheresse exceptionnelle de l’été.
La vendange se présente bien mieux en Champagne, où « les grappes sont bien fournies » et les maladies « contenues ». Dans cette région, comme en Bourgogne, le potentiel de production est attendu au-dessus de la moyenne 2018-2022.