Ils doivent se réinventer – Coworking: hygiène, ouverture aux grosses boîtes et adaptation des espaces
Le confinement a mis les espaces de coworking, comme tant d’autres business, dans une situation financière très compliquée.
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A en croire l’enquête menée en plein mois d’avril par la Belgian Workspace Association (BWA) auprès de ses quelques 232 membres, la baisse de revenus du coworking allait dépasser les 75% pour pas moins de 40% des acteurs… Difficile, en effet, en plein lockdown, de faire tourner une activité qui mise essentiellement sur la location d’espaces pour les travailleurs, le networking, et s’articule donc autour de la présence physique des coworkers. Bien sûr, ” beaucoup fonctionnent avec des affiliations annuelles, ce qui limite l’impact négatif… mais celui-ci a été réel “, fait remarquer Axel Kuborn, cofondateur de Silversquare. Rien qu’en fréquentation : Silversquare n’attirait, en plein confinement, que 5 à 10% de ses résidents habituels. Et la firme revoit, pour l’instant, ses prévisions de chiffre d’affaires annuel pour 2020 à 8 millions d’euros… au lieu de 10 millions.
Le déconfinement devrait donc donner une bouffée d’air frais au secteur. Mais pas d’emballement pour autant. Certains lieux resteront fermés jusqu’à nouvel ordre. C’est, par exem-ple, le cas de la partie coworking du Trakk, à Namur, où seuls les espaces privatifs restent accessibles. De nombreux autres espaces de coworking ont rouvert mais certains n’entrevoient qu’une reprise assez lente. ” Les gens ont, pour beaucoup, encore peur de venir travailler dans des espaces partagés, observe Jean-Yves Huwart, responsable du Coworking Namur et fondateur de Social Workplace.com. On le constate dans d’autres pays où le déconfinement a été réalisé plus tôt. Regrouper des gens pour travailler les uns à côté des autres ne rassure pas tout le monde, même si les espaces s’organisent pour (ré)attirer les clients et surtout rassurer les coworkers. ” Nous mettons un accent particulier sur l’aspect sanitaire des lieux, insiste Axel Kuborn. Nous avons triplé, voire quadruplé, le nettoyage des espaces, par exemple. Nous mettons à disposition des bornes distributrices de gel que l’on active avec le pied, nous offrons des masques, nous instituons des sens giratoires pour éviter que les gens ne se croisent, etc. ”
Seed Factory, l’espace de coworking développé à Auderghem par Edouard Cambier, par ailleurs responsable de la BWA, n’hésite pas à réorganiser les lieux. ” Nous travaillons à deux niveaux, explique Edouard Cambier. D’abord, nous réduisons la taille de certains grands bureaux privatifs pour réduire la facture. A côté de cela, nous aménageons les plateaux partagés pour permettre aux coworkers d’avoir plus d’espace et d’être à bonne distance les uns des autres. Nous transformons aussi les salles de réunion en bureaux privatifs pour les coworkers qui souhaitent travailler seuls pendant quelques jours ou quelques semaines. ” Un défi pour la Seed Factory qui, d’un côté, va veiller à réduire la facture de certains ” gros clients ” qui auront moins d’espace et, de l’autre, va augmenter l’espace nécessaire pour les coworkers sans leur facturer plus. Edouard Cambier mise également sur les services pour sa communauté : apporter toujours plus de valeur à ses 150 résidents. Par exemple : organisation d’une vidéoconférence quotidienne avec des guests pour les résidents, création d’une communauté afin de trouver toutes les aides (fédérales, régionales, communales, locales, sectorielles), organiser du storytelling et des actions de relations publiques pour toucher les médias, etc.
Une autre stratégie intéressante vient de chez Silversquare : ” Nous envisageons d’ouvrir nos espaces aux grandes entreprises qui vont avoir besoin de diluer la densité de leurs open spaces, enchaîne Axel Kuborn. Nous pouvons être une alternative également pour les employés de grandes structures qui vont beaucoup plus travailler à distance mais ne veulent pas rester chez eux “.
Comment faire revenir le client?
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