Comment faire revenir le client? Les parcs touristiques misent sur la sécurité et la communication “positive”

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Jérémie Lempereur Journaliste Trends-Tendances - retail, distribution, luxe

Alors que les parcs animaliers ont pu rouvrir le 18 mai, ceux dits ” récréatifs ” style Walibi, Plopsaland ou Bellewaerde doivent encore attendre. Ils espèrent pouvoir relancer la machine le 8 juin, sans aucune certitude. Un seul mot d’ordre pour faire revenir la clientèle : rassurer !

Pour les parcs touristiques, comme pour beaucoup d’autres secteurs, le retour des visiteurs relève du véritable casse-tête. Chez Pairi Daiza, qui a rouvert la semaine dernière, on est d’ailleurs à des années- lumière de la fréquentation habituelle en cette saison. ” Nous accueillons 2.000 personnes par jour alors que nous sommes à 30.000 en temps normal “, explique Eric Domb, fondateur du parc.

L’homme se dit très humble au moment de parler de ” techniques ” destinées à attirer à nouveau les clients. ” Ce n’est pas nous qui décidons, lâche-t-il. Pour le moment, le vrai patron de Pairi Daiza, c’est la peur ou l’absence de peur. Quels que soient les efforts que nous pourrions fournir, l’évolution de la fréquentation du parc dépendra surtout de deux facteurs : la levée progressive des contraintes par les autorités, et le niveau de confiance de la population. La levée des mesures aura certes un impact sur le niveau de confiance, mais encore faudra-t-il que les gens osent faire ce qu’ils ne font plus depuis des semaines. Ils doivent se réhabituer petit à petit à cette liberté surveillée. Cette période a en réalité complètement modifié la perception qu’ont les gens de leurs loisirs. Comment utiliser mon temps libre demain ? Que suis-je autorisé à faire et qu’ai-je envie de faire ? ”

Signalétique, masque et réservation en ligne

Chez Pairi Daiza, on s’est bien évidemment conformé aux différentes mesures de sécurité édictées par les autorités. Les responsables du parc se sont attelés à analyser ses 27 kilomètres de chemins pour mettre en place toute une signalétique destinée à éviter que les visiteurs ne se croisent. Plusieurs zones/activités ne sont plus accessibles et le port du masque est obligatoire à certains endroits du parc. L’accès aux lieux se fait uniquement par réservation en ligne, y compris pour les abonnés, étant donné que le parc ne peut plus désormais accueillir qu’une personne par 10 m2.

C’est de la confiance que les clients nous accorderont que dépendra le taux de fréquentation.” Jean-Christophe Parent (Walibi)

Faire des promos pour attirer les visiteurs ? Eric Domb balaie l’idée. ” De manière générale, nous ne faisons pas de promos, dit-il. Nous proposons une activité de qualité qui a un prix, même si nous appliquons une tarification préférentielle pour nos abonnés. Je pense que faire des promotions ne serait pas un bon levier pour permettre aux gens de surmonter leurs peurs. Cela pourrait même avoir l’effet inverse. ”

Codes habituels

Du côté de Walibi, on a déjà préparé une campagne de communication pour faire revenir les visiteurs, mais celle-ci ne sera absolument pas centrée sur les mesures de sécurité prises par le parc. ” Le contexte est déjà suffisamment anxiogène pour ne pas apporter encore plus d’anxiété “, estime son directeur général, Jean-Christophe Parent. Le groupe communiquera simplement selon ses codes habituels.

Sur le terrain, toutefois, toutes les mesures de sécurité sont prises. Après avoir réservé en ligne, les visiteurs se retrouveront dans un espace à la signalétique entièrement revue. ” Le parc se visitera en sens unique, explique le responsable. Le port du masque sera par ailleurs recommandé dans les allées, mais obligatoire sur les attractions. Et cela dès la file d’attente. Les visiteurs devront évidemment rester en famille sur les attractions. Il est clair que la visite de demain ne ressemblera pas à celle d’hier. Mais c’est de la confiance que les clients nous accorderont que dépendra le taux de fréquentation. ”

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