Guillaume Boutin devient le nouvel administrateur délégué de Proximus

Guillaume Boutin

Le Français Guillaume Boutin devient le nouvel administrateur délégué de Proximus. Ainsi en a décidé le conseil d’administration de l’opérateur télécom mercredi, a-t-on appris de bonne source. Le conseil d’administration a décidé, mercredi, de démarrer la mise en oeuvre du “plan de transformation” malgré le rejet par deux syndicats.

Guillaume Boutin, désigné administrateur délégué de Proximus mercredi soir, entend faire de l’entreprise un opérateur de référence en Europe, a-t-il déclaré lors de sa première conférence de presse. Ce Français, âgé de 45 ans, voit d’importants défis à venir pour le secteur mais aussi des opportunités. Il croit ainsi profondément dans les bénéfices des progrès technologiques et entend dès lors poursuivre la transformation digitale de la société, en ce compris le plan de transformation qui a été lancé au début de l’année.

Guillaume Boutin, qui a commencé sa première intervention en tant que futur CEO en néerlandais -il s’engage d’ailleurs à développer ses compétences dans la langue de Vondel, qu’il comprend déjà un peu-, dit avoir une véritable passion depuis toujours pour les technologies et le monde numérique. Il a la conviction que “tout tourne autour du client” dans ce secteur et qu’il faut pouvoir anticiper les disruptions du marché. Raison pour laquelle il faut continuer à développer la transformation digitale de Proximus, estime-t-il, afin d’en faire “un opérateur de référence en Europe” et une entreprise leader sur les technologies. Elle doit être une marque relevante et de confiance, ambitionne-t-il. Ce qui passera par le développement des réseaux (et donc de la fibre optique et de la future 5G), mais aussi par un service au client “visiblement supérieur”. A ses yeux, l’opérateur doit aussi avoir un impact sociétal au sens large. L’entreprise a ainsi un rôle à jouer dans la réduction de la fracture numérique, dans l’éducation des talents au monde numérique ou encore dans l’approche circulaire de l’économie. Guillaume Boutin mise aussi sur le développement d’écosystèmes locaux et des économies de plateforme, a-t-il détaillé. A ses yeux, il faut développer de nouveaux leviers de croissance et modèles de faire des affaires. Cela afin d’assurer “une profitabilité acceptable pour Proximus”. Croyant profondément aux bénéfices des progrès technologiques, le nouveau patron entend donc poursuivre la transformation digitale de Proximus et la mise en oeuvre du plan de transformation “dans le plus grand respect des travailleurs”. “Nous mettrons tout en oeuvre pour un retour à la sérénité”, a-t-il conclu.

Ancien directeur du marketing chez Canal+

Le Français Guillaume Boutin devient donc le nouvel administrateur délégué de Proximus. Ainsi en a décidé le conseil d’administration de l’opérateur télécom mercredi. L’homme y était déjà actif depuis deux ans en tant que responsable de la division consommateurs. Il succède à Dominique Leroy, qui avait annoncé son départ au début du mois de septembre. Il prendra ses fonctions le 1er décembre prochain.

Guillaume Boutin a été directeur du marketing chez Canal+ en France durant deux ans, avant de traverser la frontière et de rejoindre Proximus à l’été 2017. “Dans sa fonction de CEO, Guillaume aura comme mission de poursuivre la digitalisation du Groupe, de mettre en place le plan de transformation ainsi que de préparer Proximus aux grands défis auxquels l’entreprise et l’ensemble du secteur des télécommunications seront confrontés dans les années à venir”, souligne Proximus. Le monde des télécoms ne lui était toutefois pas étranger puisqu’il a travaillé pour l’opérateur français SFR durant plusieurs années, notamment en tant que directeur financier et chargé du marketing. “Proximus est une entreprise unique. Je connais l’exceptionnel talent et professionnalisme de ses équipes, la force de ses marques et l’excellence de ses réseaux et de son service client. La force de Proximus, c’est d’être un leader technologique, mais surtout d’avoir le client au coeur de sa stratégie”, a déclaré le nouveau CEO. Avec le Comité exécutif et l’ensemble des équipes, nous allons nous appuyer sur ces atouts maîtres pour renforcer la place de Proximus en tant qu’opérateur leader en Belgique et au Luxembourg. Il succède à Dominique Leroy, qui avait annoncé son départ début septembre, mais aussi à sa compatriote Sandrine Dufour, la directrice financière de Proximus, qui avait repris de manière provisoire les rênes de l’entreprise dans l’attente de la désignation définitive d’un successeur. Sandrine Dufour, qui avait été CEO ad interim durant la période de transition, avait décidé de ne pas poser sa candidature au poste de CEO de Proximus.

Le conseil d’administration décide de démarrer la mise en oeuvre du plan de transformation

“Le conseil d’administration reste convaincu que ce plan de transformation est essentiel pour Proximus, qui doit accélérer sa transformation digitale pour sécuriser l’avenir de l’entreprise, continuer à investir dans les réseaux du futur et répondre aux besoins de ses clients”, souligne Proximus dans un communiqué.

Malgré des négociations de longue durée, le conseil d’administration a pris acte de la décision de la majorité des organisations syndicales de ne pas approuver le plan soumis à la commission paritaire et a pris en compte leurs préoccupations.

“Dans ce contexte, le conseil d’administration a décidé à l’unanimité de démarrer le plan de transformation sans toucher au cadre de la loi de 1991 et en respectant les procédures prévues dans la législation sociale applicable. De cette façon, tous les employés peuvent être informés de manière individuelle. Cela mettra fin à l’incertitude qui règne aujourd’hui au sein de la société”, explique Proximus.

Ces derniers mois, des solutions ont été trouvées afin de pouvoir réduire considérablement l’effet du plan de transformation sur les collaborateurs des activités impactées, ajoute encore Proximus. Ceci est également le fruit des dernières concertations avec les organisations syndicales concernées. En effet, 1.300 fonctions sont aujourd’hui encore impactées, en forte réduction par rapport au 1.900 annoncées en janvier, insiste l’opérateur.

Afin de réduire le nombre de départs forcés au minimum, l’entreprise a opté pour une diminution des recrutements externes dans le but de créer des opportunités de réorientation interne et pour une valorisation des trajets internes de requalification et de nouveaux postes vacants. Elle proposera en outre un plan de départ volontaire attractif et la possibilité d’opter pour le plan existant “58+”, qui permet aux travailleurs ayant 58 ans et plus à la fin 2020 de partir avec 70 à 75% de leur salaire. Cela pourrait concerner 550 personnes.

Aucun collaborateur statutaire ne devra quitter la société sur une base non volontaire, assure encore Proximus. Des mesures d’accompagnement ont en revanche été définies pour les employés contractuels qui seront amenés à quitter la société sur une base non-volontaire. Parmi elles, une période garantie de 6 mois pour pouvoir trouver une autre fonction au sein de l’entreprise, un parcours d’outplacement garanti ou encore un soutien en ressources humaines individuel, liste l’opérateur.

La société s’engage enfin à “augmenter considérablement” les investissements dans la formation et à proposer des mesures dans le cadre de la politique des dispositions de fin de carrière pour les autres collaborateurs âgés de plus de 58 ans

Le conseil d’administration encourage par ailleurs la poursuite de la concertation de la direction avec les syndicats dans “un esprit d’ouverture”. Celle-ci continuera d’ailleurs dès ce jeudi afin d’examiner si des éléments de la mise en oeuvre du plan peuvent encore être adaptés. “Nous demandons que des efforts soient réalisés pour arriver à un accord”, a d’ailleurs déclaré mercredi soir Stefaan De Clerck, président du CA.

Une réunion supplémentaire de la commission paritaire sera en outre organisée le 9 décembre et l’analyse de ces discussions sera mise à l’agenda du conseil d’administration du 12 décembre.

“Un très mauvais signal”

Les syndicats ne sont pas satisfaits de la décision du conseil d’administration de Proximus qui décidé de démarrer la mise en oeuvre du plan de transformation alors qu’il n’y a pas d’accord social avec les syndicats.

“C’est un très mauvais signal”, souligne Bart Neyens du syndicat socialiste ACOD (CGSP). Le syndicat chrétien “déplore aussi cette approche”.

Les deux syndicats veulent toujours discuter avec la direction qui les a invités pour un entretien jeudi matin.

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