Grève des ouvriers du secteur automobile aux USA : quelles conséquences en Europe ?  

© Belga

Une grève historique qui pourrait être prolongée cette semaine touche le secteur automobile aux USA. Trois grands constructeurs sont visés: Ford, Genreral Motors et Stellantis. Avec quelles conséquences en Europe?

Le mouvement de grève qui a débuté dans la nuit du jeudi 14 au vendredi 15 septembre est inédit dans l’industrie automobile outre-Atlantique. Pour la première fois de son histoire, le syndicat de la branche (United Auto Workers – UAW) vise simultanément trois grands constructeurs automobiles américains aussi appelés les “Big Three” : Ford, General Motors et Stellantis (groupe issu de la fusion entre Peugeot-Citroën et Fiat-Chrysler).  

Le syndicat réclame une revalorisation des salaires de 36 % sur 4 ans, après avoir refusé une hausse de 20 %, jugée suffisante. Aucun des constructeurs n’a souhaité augmenter les retraites ni accorder de jours de congé supplémentaires aux salariés. Les constructeurs automobiles font pourtant des bénéfices records : 11 à 12 milliards de dollars chez Ford cette année, une dizaine de milliards de dollars pour General Motors.

5 milliards de pertes 

Outre une revalorisation salariale, la transition vers les voitures électriques – massivement subventionnées par l’administration Biden – est également au cœur des préoccupations des salariés, qui souhaitent davantage de garanties sur la préservation de leur travail. 

L’United Auto Workers (UAW) se prépare à annoncer une prolongation de sa grève contre General Motors, Stellantis et peut-être Ford ce vendredi s’il n’y a pas de progrès dans les négociations, a déclaré une source syndicale proche du dossier.  Si la grève persiste, elle pourrait s’étendre et peser sur l’économie américaine, observent nos confrères de L’Express. L’industrie automobile représente en effet 3 % du PIB national. À lui seul, le syndicat UAW regroupe 150 000 employés aux Etats-Unis, répartis sur plusieurs usines à Détroit.  

Dix jours de grève dans le secteur auraient déjà coûté autour de 5 milliards de dollars de pertes selon le cabinet de conseil Anderson Economic Group (AEG), cité par L’Express. Pour certains salariés, le mouvement de grogne pourrait même durer longtemps : “au moins un mois ou deux”, déclare à l’AFP Sofus Nielson. Cet employé de Ford depuis 29 ans, dont quinze à l’usine de Wayne, s’est dit “inquiet pour les jeunes travailleurs” qui ont des grilles salariales et des avantages sociaux inférieurs.  

“Conséquences microéconomiques” 

Ces grèves pourraient avoir un impact sur certaines entreprises, consommateurs et ménages aux Etats-Unis, mais leurs conséquences devraient toutefois rester minimes sur le continent européen. Pour l’économiste Anne-Sophie Alsif, du cabinet d’audit BDO France, “les conséquences seront microéconomiques“, indique-t-elle au journal La Tribune.  Si Stellantis est effectivement concerné par ce mouvement de grève, ses conséquences devraient être limitées en Europe au vu du poids économique du groupe dont le chiffre d’affaires du premier semestre 2023 se montait à 46 milliards d’euros, rien qu’en Amérique du Nord.  

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