Google se réorganise en profondeur sous la nouvelle bannière “Alphabet”

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Ne dites plus Google mais “Alphabet”: le géant internet américain a annoncé lundi une vaste refonte de sa structure, qui devrait clarifier les performances de ses activités historiques et de ses paris à long terme. Sundar Pichai devient par ailleurs le directeur général de ‘Google allégé’.

“Notre entreprise fonctionne bien aujourd’hui, mais nous pensons que nous pouvons la rendre plus claire et plus responsable. Nous créons donc une nouvelle société appelée Alphabet”, a annoncé Larry Page, cofondateur et actuellement directeur général de Google, dans un message publié sur le site du groupe.

Alphabet servira de holding pour “une collection de sociétés. La plus grande desquelles est bien sûr Google”, dont elle détiendra 100%, ajoute Larry Page.

Ce sera toutefois un “nouveau Google” allégé, recentré sur le coeur de métier du géant internet: la recherche et la publicité en ligne, la cartographie, la filiale de vidéo en ligne YouTube et le système d’exploitation mobile Android.

Sundar Pichai, directeur général de Google

Larry Page cèdera la direction générale de cette entité à Sundar Pichai, âgé de 43 ans et actuellement vice-président en charge des produits du groupe.

Toutes les activités périphériques, que Google avait beaucoup développées ces dernières années, mais dont le coût suscitait des craintes chez certains investisseurs, seront pour leur part séparées et dépendront désormais directement d’Alphabet.

Cela recouvre notamment les sociétés axées sur la santé Calico (travaux sur le vieillissement) et Life Science (qui travaille notamment sur une lentille de contact surveillant le taux de glucose des diabétiques), les véhicules d’investissement Google Ventures et Google Capital, les alarmes connectées de Nest rachetées l’an passé, le réseau ultra-rapide en fibre optique Fiber déployé dans des villes tests aux Etats-Unis, et surtout le “X-Lab” qui sert d’incubateurs à toute une série de nouveaux projets: drones de livraison (projet “Wing”), voitures sans chauffeur (Google Car), relais-internet par montgolfières (Loon)…

Transparence

Alphabet remplacera Google à Wall Street, et sera dirigée par les co-fondateurs du groupe internet, Larry Page et Sergey Brin, avec les fonctions respectives de “directeur général” et de “président”, tandis qu’Eric Schmidt sera président exécutif du conseil d’administration.

“Sergey et moi, nous essayons vraiment de démarrer de nouvelles choses”, a commenté Larry Page, estimant notamment que la nouvelle structure devrait permettre de “faire des choses plus ambitieuses” et d’avoir “une vue à long terme”.

Les actions Google seront transformées automatiquement en actions Alphabet d’ici la fin de l’année, et à partir du quatrième trimestre des résultats séparés seront publiés pour l’ensemble de la holding, et pour le nouveau Google allégé.

Dans les échanges électroniques suivant la clôture de Wall Street, le titre Google gagnait plus de 6% vers 23H00 GMT.

“C’est très positif, car cela crée de la transparence dans l’activité de Google”, explique à l’AFP Trip Chowdhry, analyste chez Global Equities Research.

Actuellement, le groupe a à la fois de “vieilles activités” comme la recherche, mais aussi ses paris futuristes “où ils mettent beaucoup d’argent en recherche-développement et où les retours sur investissement sont à plus long terme, plutôt sur plusieurs années”, rappelle-t-il. Or Google ne fait jusqu’ici pas le détail dans ses résultats.

La nouvelle structure permettra de “voir clairement comment le coeur de métier se comporte, quel type de marges il a, tout en gardant un oeil sur les innovations”, poursuit l’analyste, saluant la possibilité de “prendre une décision d’investissement avec de bien meilleures informations qu’avant”.

“Cela semble donner plus de transparence sur ces activités alternatives”, confirme Bob O’Donnell, dirigeant du cabinet de conseil TECHnalysis Research.

Il envisage l’éventualité que certains de ces projets prennent ensuite leur indépendance, mais souligne surtout la nécessité désormais que tous, y compris les plus “fous”, montrent de réels résultats. “Il y a un sentiment qu’ils doivent être plus sérieux là-dessus”, dit-il.

Avec l’Afp

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