Ghosn a bafoué la justice japonaise, estime Nissan

En fuyant au Liban, Carlos Ghosn a commis un acte “extrêmement regrettable” et a bafoué le système judiciaire japonais, a estimé mardi le groupe automobile Nissan, souhaitant continuer à poursuivre son ancien patron emblématique qu’il accuse de malversations financières.

“Sa fuite vers le Liban sans la permission du tribunal, en violation des conditions de sa liberté sous caution, bafoue le système judiciaire japonais. Nissan trouve cela extrêmement regrettable”, écrit l’entreprise dans un bref communiqué.

“Nissan a découvert de nombreux actes d’inconduite imputables à Ghosn au terme d’une enquête interne approfondie”, assure le groupe qui l’avait dénoncé aux autorités et congédié peu après son arrestation le 19 novembre 2018.

Nissan assure qu’existent “des preuves irréfutables de divers actes répréhensibles” de sa part, notamment “des déclarations inexactes sur sa rémunération et un détournement d’actifs de la société à son profit personnel”.

Le constructeur japonais, qui a changé de direction depuis début décembre pour solder l’ère Ghosn, continuera à coopérer avec la justice et à poursuivre son ancien patron pour qu’il assume la responsabilité du “préjudice” qu’il lui a causé, selon le communiqué.

Le Franco-libano-brésilien de 65 ans fait aussi l’objet d’enquêtes préliminaires en France, sur d’autres faits, a rappelé Nissan.

Concernant le dossier des déclarations inexactes sur ses rémunérations et indemnités retraites, Carlos Ghosn a évité des poursuites judiciaires aux Etats-Unis en acceptant en septembre dernier de payer une amende d’un million de dollars aux autorités américaines.

Sur ce volet de l’affaire, Nissan a aussi sa part de responsabilité, avait estimé le gendarme boursier américain, la SEC: le constructeur automobile japonais a ainsi écopé d’une amende de 15 millions de dollars aux Etats-Unis.

L’Agence japonaise des services financiers, la FSA, a aussi requis le mois dernier une amende de près de 20 millions de dollars à l’encontre de Nissan pour les revenus différés de Carlos Ghosn omis des anciens rapports annuels du groupe. Nissan avait déclaré accepter cette sanction.

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