Faire de sa passion sa profession : 7 conseils pour indépendants débutants
Selon une étude de SD Worx, près d’un quart des Belges se voient indépendants à l’avenir, même si éventuellement dans le cadre d’une activité complémentaire. Ce qui place la Belgique parmi les quatre premiers pays européens. Mais comment être certain que le statut d’indépendant est fait pour nous? Et comment survivre à la première année ?
Être son propre patron, prendre ses propres décisions et faire ce que l’on aime : c’est pour beaucoup d’entre nous l’image idéale de l’indépendant. Mais entre ce rêve et la réalité, il y a souvent un gouffre. Tout le monde peut-il devenir entrepreneur ? Comment est-il possible d’acquérir les compétences nécessaires ? Ou s’agit-il plutôt d’un talent inné qu’il convient d’affiner ou de renforcer ? Voici sept conseils donnés par Youssef Deconinck, starter coach chez Xerius, afin de donner un coup de pouce aux jeunes indépendants.
1. Faire rimer passion et demande du marché
“Nous savons, grâce à différentes études, que 40 % des jeunes entreprises naissent d’une passion et 24 % d’un hobby”, explique M. Deconinck. Mais la décision de se lancer en tant qu’indépendante s’accompagne souvent de doutes et d’incertitudes. Il est donc particulièrement important de vérifier d’abord qu’il existe une réelle demande sur le marché pour l’activité que vous souhaitez exercer.
2. Choisir la bonne date pour démarrer
“La seule bonne date pour démarrer est le moment où l’on commence”, affirme Youssef Deconinck. “Le fait de se lancer est plus important que le moment où l’on se lance, même si un certain nombre de facteurs permettent d’affiner cette date idéale. “Ainsi il est peut-être plus judicieux de commencer un 2 janvier plutôt que le 1er janvier : vous échapperez ainsi à l’impôt provincial pour cette année-là. Vous pouvez aussi commencer à partir du 1er avril. Vous ne payerez alors pas de cotisations sociales pour le premier trimestre.”
3. Fixer le juste prix
“En tant qu’indépendant, il ne s’agit pas seulement d’être fier de son offre ou de ses produits, mais aussi d’en connaître la valeur”, conseille M. Deconinck. “Étudiez les prix pratiqués sur votre segment de marché, comparez les à ceux des entreprises concurrentes. Ne fixez pas un prix trop bas, car la réalisation de votre produit ou service nécessitera beaucoup de travail, ainsi qu’un certain nombre de coûts fixes et variables et d’investissements. Ne fixez pas non plus un prix trop élevé, car vous voulez être en mesure de vendre”.
4. Les coûts doivent être perçus et non subis
Une idée fausse mais très répandue veut qu’en tant qu’indépendant, vous fassiez le moins de frais possibles, ce qui vous permettra de payer moins d’impôts. “C’est faux”, affirme M. Deconinck. “Les dépenses professionnelles doivent faire progresser votre entreprise. Quiconque construit des sites web ne peut se passer d’un ordinateur décent. Par contre un développeur en ligne aura toutes les peines du monde à convaincre le fisc qu’une formation en bijouterie fera progresser son entreprise. Ne dépensez donc pas au hasard pour des frais inventés, mais ciblez vos besoins. “Passez en revue votre journée de travail et réfléchissez à ce dont vous avez besoin. Ceux qui travaillent à domicile peuvent avoir des frais électroménager comme une cafetière. Ceux qui se déplacent souvent peuvent enregistrer leur véhicule (voiture, moto, vélo…) dans de l’entreprise.”
5. Optimiser la structure financière
“Par rapport à un salarié, un indépendant dispose de beaucoup plus de moyens pour optimiser sa structure financière”, souligne M. Deconinck. Entourez-vous donc de personnes qui peuvent vous conseiller dans ces domaines où vous êtes sans doute moins à l’aise, comme un comptable, un expert-comptable ou un fiscaliste, si nécessaire.
6. Prévoir une période d’essai
Ceux qui veulent tester à l’entrepreneuriat sans abandonner immédiatement leur emploi actuel peuvent se lancer en tant qu’indépendants complémentaires. “C’est une période d’essai intéressante pour certaines personnes”, explique M. Deconinck. “L’étude Xerius montre qu’un indépendant sur trois exerçant une activité secondaire passe en activité principale dans les quatre ans qui suivent. Il y a toutefois un inconvénient : la combinaison d’un emploi salarié et d’une activité indépendante exige que l’on partage son attention entre deux emplois. Cela peut aussi empêcher les gens de se lancer à fond dans leur idée d’entreprise, ou conduire à ce que leur entreprise soit plus lente à démarrer. “Dans certains cas, il faut oser se lancer et suivre son intuition”, explique-t-il.
7. Ne pas s’emballer
Se lancer en tant qu’indépendant demande beaucoup de travail administratif, de décisions, de choix et de travail tout court. Ne vous précipitez pas sur ce point. “Je ne crois pas aux 90 heures hebdomadaires d’Elon Musk”, affirme M. Deconinck. “Veillez à garder un certain équilibre professionnel et privé, que le pendule n’oscille pas trop fortement vers votre activité indépendante. Vous risquez de vous perdre complètement dans votre passion et de ne plus avoir de temps pour une vie sociale avec votre famille et vos amis. En outre, vous risquez d’être épuisé au bout d’un an. Il faut donc viser dès le départ un bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée”.
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