Elon Musk refuse une « censure » de Twitter face aux règles de l’UE

Elon Musk a refusé vendredi l’idée d’une « censure » de Twitter et défendu de nouveau le principe de « la liberté d’expression » sur le réseau social qu’il possède, en réponse à des questions sur sa conformité aux règles de régulation de l’UE et sur le cyberharcèlement.
Devant 3.600 personnes au Dôme de Paris, interrogé par la directrice générale d’Orange Christel Heydemann, le milliardaire américain a botté en touche et s’est contenté d’affirmer que Twitter respectait les lois de chaque pays. Au passage, il a reconnu qu’il avait payé trop cher le site de micro-blogs. « Si je suis si intelligent, pourquoi l’ai-je payé aussi cher? » a-t-il ironisé, alors qu’il a déboursé 44 milliards de dollars pour cette opération.
Alors que la patronne d’Orange l’interpellait abruptement sur les raisons pour lesquelles Twitter vient de quitter le code de bonne conduite de l’Union européenne sur la désinformation, Elon Musk lui a répliqué: si « quelqu’un qui dit quelque chose que vous n’aimez pas » est bloqué, « ce n’est qu’une question de temps pour que la censure se retourne contre vous ». « La liberté d’expression compte », a insisté Elon Musk, connu pour ses positions libertariennes sur ce sujet.
« Nous devons avoir autant de liberté d’expression que nous le permettent les lois des différents pays », a-t-il ajouté, « et il ne me semble pas juste de dire que Twitter va au-delà des lois » sur le sujet.
« Nous ne promouvons pas les tweets offensifs« , s’est-il aussi défendu, répétant que « Twitter devait être une force positive pour la civilisation ». « Si vous êtes harcelé, c’est une mauvaise expérience » a-t-il toutefois reconnu.
Fin 2022, le Commissaire européen Thierry Breton avait sommé Twitter, sous peine d’une amende de 6% de son chiffre d’affaires, de contrôler davantage ses contenus et de respecter le DSA (Digital Services Act) sur la régulation des grandes plateformes, qui s’appliquera dans les prochains mois.
Fin mai, lorsque Elon Musk a fait sortir Twitter du code de bonnes pratiques de l’UE sur la désinformation, le ministre français du Numérique Jean-Noël Barrot a, à son tour, menacé de « bannir » Twitter.