Elon Musk menace d’aller voir ailleurs sans nouveau plan de compensation : que se passe-t-il chez Tesla ?

Elon Musk
Elon Musk, CEO de Tesla, devant une Model 3. © Reuters

Dans un message posté sur X, Musk indique qu’il partirait s’il ne reçoit pas de nouveau plan de compensation ou une part plus importante des droits de vote de Tesla. Que se passe-t-il ?

Elon Musk doit-il avoir un nouveau plan de compensation pour être motivé dans son travail et porter Tesla vers de nouveaux horizons ? C’est ce que se demandent des internautes et investisseurs sur le réseau social X, ce lundi. Pour rappel, il ne reçoit pas de salaire mais est payé en actions lorsque Tesla atteint des objectifs.

Le CEO de Tesla vient également répondre à la question. Oui, dit-il, un plan de compensation est nécessaire. Surtout car cela lui permettrait d’avoir plus d’influence au sein de la boîte (car sa part d’actions augmenterait avec un nouveau plan), ce dont il aurait besoin pour faire de Tesla un “leader de l’intelligence artificielle et de la robotique.”

25% : ni trop, ni trop peu

Il souhaite ainsi que se part augmente à 25% (du moins en termes de droits de vote), soit plus ou moins le double de ce qu’il possède aujourd’hui. Ce qui serait “suffisant pour être influent, mais pas au point de ne pas pouvoir être renversé”, décrit-il. “Si j’ai 25 %, cela signifie que j’ai de l’influence, mais que je peux être écarté si deux fois plus d’actionnaires, que ceux qui votent pour moi, votent contre moi. À 15 % ou moins, le ratio pour/contre pour me dépasser rend trop facile une prise de contrôle par des intérêts douteux.” Puis passer à une structure où certains actionnaires en plus de droits de votes que d’autres (dans laquelle un nouveau plan de compensation ne serait pas nécessaire pour avoir plus de droits de votes) ne serait plus possible aujourd’hui, car Tesla est déjà introduit en bourse, ajoute-t-il.

Il n’y va pas de main morte, menaçant même d’aller voir ailleurs : “À moins que ce ne soit le cas, je préférerais construire des produits en dehors de Tesla”, poursuit-il.

Il justifie sa demande en disant que Tesla n’est pas une seule start-up ou entreprise, mais une “douzaine” à la fois. Il invoque aussi le fait que d’autres actionnaires, comme le fonds Fidelity, détiennent des parts similaires à la sienne – mais qu’eux ne se montreraient pas au travail. Musk quant à lui a la réputation de mettre les mains dans le cambouis, jour et nuit si nécessaire.

Néanmoins, même si le conseil d’administration est “génial”, un nouveau plan de compensation n’est pas à l’horizon. Du moins pas avant qu’un verdict sur son dernier plan de compensation soit rendu par un tribunal du Delaware, prévient-il.

“Scandaleux”

La prise de position de Musk fait en tout cas réagir. Jim Chanos du hedge fund Kynikos Associates, célèbre short seller et critique de Tesla, accuse Musk de faire du chantage avec sa menace de “développer des produits en dehors de Tesla” s’il n’a pas gain de cause. “Je sais qu’il s’agit d’Elon Musk, mais vous vous rendez compte à quel point c’est scandaleux n’est-ce pas ?”, s’exprime-t-il sur X.

Il émet l’idée que cette sortie pourrait aussi être une stratégie de Musk pour pousser Tesla à lui racheter le réseau social X (en actions).

La déclaration de Musk sur les fonds “qui ne se montrent pas au travail” ne passe pas non plus. “Ne comprend-il vraiment pas le fonctionnement des fonds indiciels/mutuels ?”, se demande Chanos. Ce n’est en effet pas leur rôle de travailler au sein d’une entreprise, contrairement au CEO.

Action en chute

Musk qui part, du bluff ou une vraie menace ? Dans tous les cas, la bourse n’aime pas la sortie : ce mardi à l’ouverture, après quelques minutes, le titre est déjà en chute de 3%.

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