Ecolo dénonce les dérives de Shein: “Une multinationale dangereuse”
Quatre parlementaires écolos dénoncent les dérives du groupe chinois de “fast fashion” Shein. Emissions de gaz à effet de serre inhérentes au processus de fabrication des vêtements, transport ou encore gestion des déchets, pour eux, l’OCDE doit se saisir du problème.
Le député wallon Ecolo Olivier Bierin a saisi la semaine dernière le point de contact national de l’OCDE, pour y dénoncer les dérives de Shein, le groupe chinois de ‘fast fashion’. La plainte est cosignée par la sénatrice France Masai, le député fédéral Samuel Cogolati et la députée bruxelloise Margaux de Ré.
“Vu le modèle de la marque chinoise, ses activités ont des conséquences environnementales dangereuses et inquiétantes pour l’ensemble de la population”, déclare Olivier Bierin. “Que ce soit les émissions de gaz à effet de serre inhérentes au processus de fabrication des vêtements, au transport ou encore à la gestion des déchets, nous considérons que l’OCDE doit se saisir du problème”, explique le député régional.
8000 nouvelles références par jour
“Alors que l’industrie textile est déjà responsable de 8% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, Shein produit près de 8000 nouvelles références par jour, un non-sens qui pousse à sur-consommer de manière déraisonnée, et à porter sur sa peau des produits de mauvaise qualité, dangereux pour la santé”, poursuit-t-il.
Les écologistes pointent également les problèmes de droits humains, et notamment les conditions de travail des employés du groupe.
Pour ces différentes raisons, les députés Ecolo ont décidé de saisir le point de contact national de l’OCDE. “On ne peut pas rester les bras croisés face à ce genre de multinationale dangereuse pour la planète, les travailleurs et les consommateurs”, concluent-ils. “Le travail se poursuit également au niveau européen, avec les réformes portées par notre députée européenne Saskia Bricmont sur les règles en matière de « due diligence », et des accords commerciaux stricts et contraignants en termes de normes sociales et environnementales“, expliquent encore les députés.
“Un vêtement sur six venant de Chine contient des substances toxiques pour la santé”
En début de semaine, la secrétaire d’État à la protection des consommateurs, Alexia Bertrand, s’était elle aussi alarmée des résultats d’une étude réalisée par Centexbel pour le compte de la Commission européenne selon laquelle un vêtement sur six venant de Chine contient des substances toxiques pour la santé. Elle avait fait part de sa volonté de réunir l’industrie, les inspections et ses collègues du gouvernement afin d’améliorer la circulation de l’information et de mettre en place des contrôles plus efficaces à court terme. En Belgique, ces contrôles sont répartis entre différents services d’inspection, dont ceux de l’Inspection économique, du SPF Santé publique et de l’Administration des douanes et accises.
NL | Ik ben onder de indruk van de studie die Centexbel maakte voor de Europese Commissie, waaruit blijkt dat een belangrijk deel van textielimport uit China gevaarlijk is voor de gezondheid. Uit controles door de Europese lidstaten blijken twee alarmerende zaken. Niet alleen is… pic.twitter.com/sOoFTXrWYi
— Alexia Bertrand (@AlexiaBertrand_) December 4, 2023
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La marque chinoise Shein est souvent épinglée. En février dernier, le site du gouvernement français alertait sur plusieurs bijoux vendus sur Shein, exhortant les consommateurs à ne pas les porter. Ce rappel concernait des boucles d’oreilles, des colliers et un bracelet de cheville qui présenteraient des taux élevés de métaux lourds (plomb, mercure, cadmium…) néfastes pour la santé.
Grosse IPO en 2024
Des plaintes qui n’ont pas l’air d’intimider le géant chinois. Ce dernier a confidentiellement déposé une demande d’introduction en Bourse aux Etats-Unis. Shein a été valorisé 66 milliards de dollars plus tôt cette année, et cette introduction en Bourse pourrait être l’une des plus importantes depuis des années, détaille le Wall Street Journal. La marque de vêtements s’attend à une valorisation à 90 milliards de dollars. Shein deviendrait aussi une des entreprises chinoises cotées à New York et une des marques de vêtements à la valorisation la plus élevée.
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Shein a enregistré 23 milliards de dollars de chiffre d’affaires et 800 millions de dollars de bénéfice net en 2022 et a déclaré aux investisseurs que l’entreprise avait généré un chiffre d’affaires et des bénéfices records pour les trois premiers trimestres de 2023, selon le Wall Street Journal.
Fondé en 2008 en Chine et désormais basé à Singapour, Shein a rapidement conquis le marché mondial de la « fast fashion« , basée sur le renouvellement rapide des collections à très petits prix, et ne vend qu’en ligne, ciblant une jeune clientèle s’abreuvant aux réseaux sociaux.
Accusée de travail forcé, d’incitation à la surconsommation, montrée du doigt pour l’impact environnemental de ses produits et peu transparente sur sa production, la marque s’attire les foudres des défenseurs de l’environnement et des droits humains.
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