E-commerce: les commerçants ont besoin d’un soutien supplémentaire de la part du gouvernement
La crise sanitaire a fait comprendre aux commerçants, grands ou petits, qu’il était nécessaire d’avoir un bon site internet pour se lancer dans l’aventure de l’e-commerce.
Longtemps, la Belgique a été accusée d’avoir raté le train de l’e-commerce. En mai de cette année, la fédération des entreprises de Belgique (FEB) pointait encore se retard du doigt. Selon elle, entre 2012 et 2019, la Belgique a perdu chaque année0,3% de croissance du produit intérieur brut en raison du retard pris dans le domaine du commerce électronique. Ce qui représente un manque à gagner de 1 milliard d’euros par an et 6.000 emplois qui n’ont pas vu le jour.
Mais rattraper un train en marche est une dépense importante. Raison pour laquelle BeCommerce, l’organisation regroupant les entreprises actives sur le marché belge du commerce numérique, tire la sonnette d’alarme : “Les commerçants ont besoin d’un soutien supplémentaire pour professionnaliser leur e-commerce, y compris de la part du gouvernement“. “Les petites entreprises veulent accueillir l’e-commerce à bras ouverts, souligne encore Sofie Geeroms, directrice générale de BeCommerce, mais elles ont vraiment besoin d’un soutien financier supplémentaire pour franchir le pas vers une boutique en ligne réussie. Le gouvernement peut aussi faire plus d’efforts dans ce domaine.”
Le projet Eazyshop
Partant du principe que mieux vaut un bon projet bien ficelé qu’une grande enquête vide de sens, BeCommerce a mis sur pied, en 2021, le projet Ezyshop, en collaboration avec la plateforme d’achat bol.com et MasterCard. L’objectif de ce programme gratuit est d’accompagner et d’encadrer indépendants et PME pour leurs premiers pas dans l’univers du commerce en ligne.
“Depuis la pandémie, le secteur de l’alimentation et des boissons en ligne est devenu populaire“, explique Sofie Geeroms. “En 2021, les consommateurs ont acheté en ligne 55% de produits alimentaires de plus qu’en 2020. Et cette année, 15% supplémentaires seront ajoutés. Nous pensons que c’est un signe positif que les besoins du marché soient si bien compris par les nouveaux entrepreneurs de l’e-commerce. Ils suivent le comportement des consommateurs et s’y adaptent. Les grands détaillants s’y mettent aussi, il suffit de voir le nouveau service de livraison de la chaîne de supermarchés Delhaize.“
Mais maintenant ?
Dans le cadre du projet Ezyshop, les trois sociétés ont jusqu’à présent, accueilli 2.140 entreprises. “Pour les entrepreneurs, cela a été un tremplin, et depuis, l’e-commerce en Belgique se porte bien“, selon Henri Dewaerheijd, Country Manager Belgique et Luxembourg chez MasterCard.
“C’est bien sûr fantastique que cela fonctionne“, renchérit Geeroms de BeCommerce, face au succès d’Ezyshop. Mais le nerf du commerce (en ligne ou pas) reste le financement. C’est pour cela qu’aujourd’hui, BeCommerce interpelle le gouvernement. “Cela montre aussi qu’il y a un besoin de professionnalisation : les petites entreprises veulent accueillir l’e-commerce à bras ouverts, mais ont parfois vraiment besoin de ce soutien (financier) supplémentaire pour franchir le pas. Le gouvernement doit assumer ses responsabilités dans ce domaine. Entre-temps, les marchés de nos pays voisins – Pays-Bas, Allemagne et France – bénéficient d’une marge de manoeuvre encore plus grande pour se développer et attirer les consommateurs belges de l’autre côté de la frontière.“
BeCommerce continuera ainsi d’aider les e-entrepreneurs belges par le biais d’Ezyshop. Les PME peuvent s’inscrire à des séances de coaching individuel jusqu’au 30 novembre 2022.
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