Deux collaborateurs du cabinet de Petra De Sutter payés par bpost

Petra De Sutter

D’après L’Echo et De Tijd, deux experts détachés depuis deux ans au sein du cabinet de la ministre des Entreprises publiques Petra De Sutter (Groen), qui ont négocié le contrat de gestion avec bpost, sont toujours rémunérés par l’entreprise.

Il s’agit d’un conseiller pour le secteur postal et la numérisation et d’un conseiller juridique. Tous deux ont été détachés au sein du cabinet De Sutter à l’automne 2020 à la demande de la ministre. Ils étaient chargés des contacts quotidiens et des négociations menées entre le cabinet et l’entreprise postale sur le nouveau contrat de gestion. Mais ils ont continué à être rémunérés par bpost, révèlent les quotidiens économiques.

Le cabinet De Sutter a confirmé l’information: « Au début de la législature, bpost a proposé de maintenir les membres du personnel sur son pay-roll. Bpost veut à présent corriger cette erreur. Il s’agit également d’une conséquence de l’enquête interne menée au sein de l’entreprise postale. »

Mais selon L’Echo et De Tijd, c’est à la demande expresse du cabinet De Sutter que les deux employés ont continué à être payés par bpost, ce qui est loin d’être l’usage.

   Le porte-parole de De Sutter souligne que le Parlement a été informé, début 2021, que deux experts de bpost étaient détachés auprès du cabinet. Mais cette communication ne précisait pas qu’ils resteraient rémunérés par leur entreprise. « Afin d’éviter tout conflit d’intérêts, ils feront partie du personnel du cabinet à partir du mois de juin« , indique le cabinet De Sutter.

Petra De Sutter “met sa main au feu” qu’il n’y a pas eu conflit d’intérêts

“J’ose mettre ma main au feu qu’il n’y a pas eu de conflit d’intérêts”, a réagi mercredi matin auprès de la VRT (Radio 1, émission De Ochtend) la ministre des Entreprises publiques et de la Poste Petra De Sutter (Groen). Au micro de Radio 1, dans l’émission De Ochtend, Petra De Sutter précise mercredi que la décision de retirer les deux conseillers du payroll de bpost avait déjà été prise il y a trois mois. “Avec les audits en cours, on a décidé d’y mettre un terme. Ce sont des pratiques du passé”, assure-t-elle. La ministre souligne également que tous les collaborateurs de son cabinet signent un code déontologique et que le contrat de gestion en lui-même n’est a priori pas concerné par les enquêtes en cours.

“Le cabinet remboursera le salaire à bpost pour régulariser la situation”

Bpost a confirmé que le salaire des deux collaborateurs du cabinet De Sutter payés par l’entreprise postale serait remboursé par le cabinet à partir du 1er juin. “Le management s’est rendu compte plus tôt cette année qu’il n’y avait pas de remboursement dans les conventions de détachement des deux collaborateurs”, indique bpost dans un bref communiqué. “Le management a alors proposé au cabinet de régulariser la situation, ce qui a été accepté. Les collaborateurs restent détachés et le cabinet remboursera le salaire à bpost, dès le 1er juin.”

La N-VA, mais aussi le MR, demandent des explications  

Des explications ne semblent pas convaincre la N-VA. “Cela soulève de sérieuses questions”, indique le député N-VA Michael Freilich dans un communiqué. “On ne peut pas être juge et partie en même temps.” Selon le nationaliste flamand, il faut maintenant rechercher s’il y a eu conflit d’intérêts. Le député fédéral demande une réunion d’urgence avec la ministre De Sutter au Parlement, alors que la Chambre est en congé cette semaine. Dans la majorité, le MR réclame aussi des explications. “Toute la clarté doit être faite sur Bpost”, a indiqué Georges-Louis Bouchez sur Twitter. Pour le président des libéraux francophones, “il existe aujourd’hui de trop nombreuses informations inacceptables. Cela démontre une nouvelle fois que l’État est un mauvais actionnaire ! Le MR veut une véritable stratégie industrielle dans nos participations.” Les Engagés (opposition) annoncent pour leur part qu’ils interpelleront une nouvelle fois le gouvernement sur le dossier bpost. “La ministre taclait bpost pour irrégularités et surfactures de services à l’État. Mais les collaborateurs qui gèrent le dossier dans son cabinet sont rémunérés par bpost à la demande de la ministre. C’est extrêmement grave”, estime la cheffe de groupe Catherine Fonck.

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