Déroulez le tapis: dans les coulisses de Louis De Poortere (En images)

1. LE TABLEAU D’ARMURES: ” Des couleurs… et de la subtilité “, pointe le responsable de production Luc Perquy pour qualifier les tapis Louis De Poortere, tableau d’armures à l’appui. Pour chaque projet, un tapis mosaïque de rectangles numérotés (jusqu’à 144) est composé. Chaque case est le fruit de combinaisons basées sur les couleurs et les fils choisis. L’armure est le mode d’entrecroisement et d’association des fils de chaîne (support inférieur) et des fils de trame (motifs en surface) d’un tapis. ” On travaille dans les nuances d’une même couleur, cela permet des combinaisons et des dégradés très riches, explique Luc Perquy. Par les mélanges des cinq couleurs, se révèlent des palettes exceptionnelles avec des nuances intermédiaires très variées. ” La clé de la subtilité réside dans le tableau d’armures, véritable palette originale dans laquelle les créatifs vont puiser. Ceux-ci testeront ensuite sur ordinateur quels ” numéros ” produisent le meilleur effet. Côté fils, se côtoient chenille de coton, polyester brillant et lurex d’aspect métallique, voire laine space dice.

2. LE DESIGN: ” Notre catalogue comporte un millier d’articles dont on en renouvelle au moins 150 chaque année, explique Jean-François Fontane, le directeur du design. Comme dans la mode, il faut toujours de nouvelles collections. Et chacune nécessite un an de conception. Mes deux collaboratrices et moi sommes des éponges qui s’imprègnent de l’air du temps, de couleurs, styles, références artistiques, photos, etc. Nous y puisons l’inspiration pour réinterpréter, recréer des motifs avec nos touches, nos effets qui ‘font penser à’… ” Il y a ainsi des collections Mad Men, des variantes autour de Picasso ou d’impressionnistes… Sur leur écran, Valérie et Régine choisissent dans le tableau d’armures les associations à insérer dans leur dessin numérique pour voir comment matchent les effets de tissage et les couleurs. Elles en tirent un ” carton ” dans lequel chaque couleur est traduite en effets de tissage différents. Ces données sont envoyées vers le métier à tisser. ” Une de nos spécificités est que notre team design s’occupe à la fois de l’esthétique d’un tapis et de sa modélisation technique “, précise le directeur du design.

3. LE TISSAGE: Les données reçues par l’atelier permettent de charger les bobines de fils nécessaires et de programmer les métiers à tisser Jacquard. Ces machines, au principe immuable depuis leur invention en 1801, sont capables de réaliser des motifs complexes d’une vingtaine de tapis à la suite, de 1,4 à 3 m de large sur 50 mètres de long. Le tapis se compose de la chaîne, la base textile de couleur tabac, sur laquelle s’entrecroise la trame, la partie supérieure dessinée. Un ouvrier veille à l’exécution parfaite du tapis, soumis à l’acupuncture intensive de milliers d’aiguilles alignées en rangs successifs, un par coloris utilisé.

4. LA DÉCOUPE: Après tissage et enduction d’une couche inférieure de latex antiglisse, le tapis d’un seul tenant de 25 à 50 m passe à la découpe selon les tailles désirées. Y compris les petits carrés d’échantillons vendus 4 euros pièce aux points de vente, à usage des clients.

4. LA DÉCOUPE: Après tissage et enduction d’une couche inférieure de latex antiglisse, le tapis d’un seul tenant de 25 à 50 m passe à la découpe selon les tailles désirées. Y compris les petits carrés d’échantillons vendus 4 euros pièce aux points de vente, à usage des clients.

Louis De Poortere.

5. LA FINITION: Chaque tapis découpé atterrit sur une immense table métallique avec système d’air pulsé qui facilite la manipulation. Une couturière ourle les bords et les coins en les cousant à la machine. Une autre colle ensuite sur tout le pourtour inférieur du tapis une bande de renforcement thermofixée au fer à repasser pour aplatir la surface. Enfin, un manutentionnaire étiquette le tapis fini, le roule et l’emballe sous plastique. Prêt à être livré. Trois lignes de travail peuvent fonctionner simultanément : une pour les collections standards De Poortere, une pour les tapis fabriqués en sous-traitance, une pour les tapis sur mesure commandés par des particuliers ou des hôtels.

5. LA FINITION: Chaque tapis découpé atterrit sur une immense table métallique avec système d’air pulsé qui facilite la manipulation. Une couturière ourle les bords et les coins en les cousant à la machine. Une autre colle ensuite sur tout le pourtour inférieur du tapis une bande de renforcement thermofixée au fer à repasser pour aplatir la surface. Enfin, un manutentionnaire étiquette le tapis fini, le roule et l’emballe sous plastique. Prêt à être livré. Trois lignes de travail peuvent fonctionner simultanément : une pour les collections standards De Poortere, une pour les tapis fabriqués en sous-traitance, une pour les tapis sur mesure commandés par des particuliers ou des hôtels.

6. LE SHOWROOM: ” Nous avons une boutique en ligne mais moi, comme une majorité de clients, je suis un ‘textilien’, je dois voir en vrai et toucher, confie Luc Perquy. C’est là que se joue souvent le choix d’un tapis. ” Dans le showroom où les tapis sont suspendus tels des drapeaux, il y a la gamme Patchwork Vintage Multi qui a reboosté il y a cinq ans la marque Louis De Poortere. La collection a cartonné avec ses effets usés, décolorés et fausses coutures. Elle s’est inspirée de parties d’anciens tapis maison créés 25 ans plus tôt. ” Nous construisons un storytelling autour de chacune de nos créations. Ainsi, nos vendeurs et représentants ont toujours quelque chose à raconter “, sourit Luc Perquy.