Découvrir les métiers dès l’âge de 10 ans

Depuis janvier 2013, une cinquantaine d’enfants vivant principalement dans la commune bruxelloise de Saint-Josse se rendent tous les samedis à un atelier animé par des professionnels passionnés de leur métier.
Sofie Foets est à l’initiative de l’Atelier de l’Avenir bruxellois. C’est lors de sa mission au Parlement européen en 2011 qu’elle a rencontré Heleen Terwijn, créatrice de l’IMC Weekendschool aux Pays-Bas. Elle était venue donner une conférence en tant qu’experte au sujet des « Pratiques exemplaires pour l’Europe en ce qui concerne l’éducation non formelle pour les jeunes défavorisés ». Après l’avoir écoutée, Sofie Foets a décidé de mener le même type de projet à Bruxelles avec des enfants âgés de 10 à 12 ans.
« Bruxelles connaît un important taux de chômage surtout auprès des jeunes. De nombreux jeunes sont en échec scolaire et totalement démotivés. Avec nos ateliers, nous souhaitons leur faire découvrir différents secteurs mais aussi leurs talents et centres d’intérêt. C’est un coup de pouce que nous leur donnons pour leur permettre de réfléchir à ce qu’ils veulent faire et s’orienter dans la bonne direction pour y arriver. »
Pour lancer son projet, Sofie Foets est d’abord partie à la recherche de partenaires financiers. Elle a tout de suite convaincu la société CVC Capital Partners. Sans eux, l’Atelier de l’Avenir n’aurait pu voir le jour. Ensuite, elle a reçu des fonds de la part d’autres sociétés qui croient en ce projet. « Cela nous permet de payer deux salariés, les frais de fonctionnement de l’asbl et d’offrir nos ateliers gratuitement aux enfants vivant dans des quartiers défavorisés, précise la directrice. Mais nous sommes toujours à la recherche de nouvelles sources de financement car nous souhaiterions doubler le nombre de classes à la rentrée prochaine. »
Découvrir tous les secteurs professionnels
Pour le moment, seuls les élèves inscrits en cinquième primaire dans les écoles à proximité de l’école Sint-Joost-aan-Zee à Saint-Josse ont été informés des activités de l’association. Une cinquantaine d’enfants néerlandophones et francophones, répartis en deux classes, se sont ainsi engagés à suivre un cursus de deux ans et demi. Chaque samedi, ils écoutent la présentation de plusieurs professionnels bénévoles venus présenter leur secteur d’activité et « testent » le métier grâce à des jeux de rôles et des activités pratiques. « Pendant quatre à cinq semaines, les enfants ont un aperçu des différents métiers d’un secteur, précise Sofie Foets. Cette année, ils ont déjà eu un atelier portant sur le secteur de la santé, un autre sur le droit et le journalisme. Prochainement, ils découvriront le graphisme, les métiers de la construction, la finance et iront aussi chez les pompiers. Nous allons aller dans tous les sens. Le but est de leur montrer qu’aucun secteur ne leur est interdit, qu’ils peuvent faire ce qu’ils désirent. On s’aperçoit rapidement qu’ils ont soif de connaissances. »
Grâce à ces activités, Sofie Foets espère faire naître des vocations et surtout, éviter qu’à 16 ans les jeunes ne se retrouvent dans des filières les empêchant de concrétiser leur rêve. « On élargit leurs perspectives d’avenir en leur donnant également confiance en eux. Personne ne les juge, au contraire nous les encourageons. Ce projet est comme l’école de la société, porté par la société. »
VANESSA LHUILLIER
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