De nouvelles compagnies aériennes apparaissent, parfois avec des business model douteux : signe que le secteur ne connait plus la crise ?
Avion mis au rebut et rachetés par un influenceur, airline opérée par l’armée, vols où il n’y a que la classe d’affaires : des acteurs pour le moins intrigants apparaissent dans le secteur de l’aviation. Voilà le signe que les investisseurs croient à une activité foisonnante pour le secteur dans les années à venir, et que la crise est terminée.
Après trois années dans le creux de la vague, pour raison de pandémie (2020 et 2021) et d’importantes pénuries de main d’oeuvre (2022, une période appelée le “chaos du ciel” ou “aérien”), l’activité des compagnies aériennes est revenue à une situation normale cet été. Le nombre de passagers est plus ou moins revenu à son niveau de 2019 et il n’y a pas eu d’annulations en masse.
Les chiffres plus concrets de cet été seront visibles dans les semaines à venir, lorsque les sociétés cotées annonceront leurs résultats. Avec la grande question : quelles seront les marges, entre les hausses des prix des billets et la hausse des coûts (salaires et carburant, entre autres). On pourra alors conclure que les compagnies sont sorties des zones turbulences (ou non).
Créations d’entreprises : des business model pas toujours très orthodoxes
Mais il y a déjà un autre signe qui montre que le secteur est en train de re-décoller. De nombreuses nouvelles entreprises sont en train d’être créées, voire d’être re-créées. C’est ce qui ressort d’un tour de table de The Economist. Ainsi, Monarch, compagnie aérienne britannique qui a fait faillite en 2017, a annoncé il y a peu reprendre ses activités. Le Ghana quant à lui va relancer sa compagnie nationale (via Ashanti Airlines, une compagnie de petite taille), éteinte en 2010. Faillite en 2010 aussi pour Mexicana, une compagnie mexicaine, qui va redémarrer tout en étant chapeautée par l’armée.
L’influenceur britannique et ancien banquier, James Asquith, a créée sa propre compagnie, appelée Global Airlines. Elle vient d’acheter quatre Airbus a380 de seconde main (les autres compagnies se débarrassent de cet engin pour des machines plus petites et plus efficaces en consommation d’énergie, il y a donc de nombreuses occasions sur le marché). L’idée du projet : que les clients se sentent comme des millionnaires, même en classe économique. Autres vols pour des (vrais) millionnaires : Bermudair lance des vols, entre les Îles Bermudes et les Etats-Unis, avec uniquement la business class à bord. Beond la joue encore plus premium, avec un service qui propose l’expérience des jets privés (entre les Maldives, Dubaï et Delhi).
Financements
Des fonctionnements qui peuvent pour le moins paraître étranges. Des acteurs tout à fait nouveaux ou qui n’ont pas une grande expérience dans le domaine. Des services comme un vol avec seulement la business class, qui se sont maintes fois montrés comme non rentables. Ou des avions mis au rebut.
Mais si ces sociétés peuvent se créer, c’est qu’il y a des investisseurs qui y croient. D’autant plus dans un contexte de hausse des taux d’intérêt, où les banques et autres institutions sont encore plus regardantes aux critères des candidats pour accorder un financement. Et dans un contexte de ralentissement économique général. Reste à voir si ces nouvelles sociétés arriveront à s’en sortir. Mais le signal donné est qu’il y a des acteurs qui veulent tenter des choses, et donc de nombreuses personnes qui croient que le secteur de l’aviation a traversé la crise et qu’il a de beaux jours devant lui.
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