De la marge pour une augmentation salariale, mais pas trop

Pieter Timmermans, administrateur délégué de la FEB. © Belga

Il y aura de la marge pour un renforcement du pouvoir d’achat dans les deux prochaines années, assure mardi la FEB. Mais celle-ci ne doit pas peser sur la position concurrentielle des entreprises belges, nuance rapidement la fédération patronale.

La FGTB plaidait lundi pour « une marge salariale sérieuse, à la hauteur des résultats obtenus par les entreprises et de l’augmentation de la productivité ». Le syndicat dénonçait par ailleurs un « hold-up social », soit la volonté du monde patronal de contourner la concertation sociale en négociant directement avec le gouvernement.

« Fake news », répond l’administrateur délégué de la FEB, Pieter Timmermans. « Il y aura de la marge, mais il serait stupide de ne pas respecter la nouvelle norme salariale et de plomber la compétitivité des entreprises. »

M. Timmermans espère que les partenaires sociaux parviendront à s’accorder sur ce point en janvier. Cela constituerait une bonne base tant pour les employeurs que les travailleurs, estime-t-il.

Aux « gilets jaunes », qui réclament une amélioration de leur situation, l’administrateur délégué de la FEB répond que « disposer d’un emploi est la meilleure garantie de pouvoir d’achat ». L’enveloppe bien-être de 600 millions d’euros à répartir sur deux ans est également une piste. « Il faut voir si elle attribuée de manière linéaire ou plus ciblée, en évaluant où se situent les plus grands risques de pauvreté. »

A la lumière du baromètre semestriel établi sur la base de ses membres, la fédération patronale se montre inquiète pour la croissance du pays en 2019. « Il y a davantage de secteurs pessimistes qu’optimistes », résume son économiste Edward Roosens. « Ce n’est pas dramatique, mais il y a plus d’incertitude que six ou douze mois auparavant. »

Un Brexit « dur », notamment, suscite beaucoup d’inquiétude. Cela coûterait à la Belgique 2,4% du PIB à terme et déjà 1% lors de la première année, soit quatre fois plus qu’une sortie « négociée ».

Si les éléments sont – selon la FEB – bien encadrés, une croissance de 1,5 à 1,75% est cependant envisageable. Dans le cas contraire, elle serait comprise entre 0,5 et 1%. La fédération évalue à 40% les chances de se produire de chacun de ces scénarios.

Les 20% restants concernent un Brexit dur combiné à des tensions commerciales mondiales en hausse, ce qui plomberait la croissance à un niveau entre 0 et 0,5%.

Partner Content