Caterpillar : l’économie de la région de Charleroi touchée au coeur

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Avec la suppression de 1.400 emplois chez Caterpillar à Gosselies, c’est un coup en plein coeur que subit l’économie carolorégienne, déjà confrontée à d’importants défis, dont un taux de chômage supérieur à 20%.

L’usine “Cat'”, implantée depuis 1965 sur le plateau de Gosselies, au nord de Charleroi -zone pourtant symbole du renouveau économique caroloavec l’aéroport et l’aéropôle- est en effet, depuis des décennies, l’un des fleurons industriels de la ville la plus peuplée de Wallonie.

La direction de Caterpillar Belgium, filiale de la multinationale américaine spécialisée dans la construction d’engins de génie civil, a annoncé jeudi matin son intention de licencier 1.100 ouvriers et 300 employés sur un total de 3.700 travailleurs.

Ces mesures, nettement plus drastiques que ce que craignaient les syndicats -qui avaient avancé dans un premier temps la crainte de voir 850 emplois passer à la trappe- s’inscrivent dans le cadre plus large d’un plan industriel qui vise à recentrer vers le marché européen l’activité du site et à assurer sa viabilité pour les prochaines années, a expliqué au cours d’une conférence de presse Nicolas Polutnik, l’administrateur délégué de Caterpillar Belgium.

“Ces suppressions d’emplois sont douloureuses mais elles sont nécessaires si l’on veut que le site survive. Dans ce genre de situation, il faut choisir la magnitude à donner au séisme. Je préfère annoncer 1.400 pertes d’emploi qu’avoir à annoncer la fermeture pure et simple de l’usine et le licenciement de ses 3.700 travailleurs”, a-t-il ajouté.

Et pourtant, en janvier, le groupe Caterpillar avait publié des chiffre d’affaires et bénéfice records pour son exercice. Le bénéfice net de Caterpillar a ainsi atteint l’an dernier 5,68 milliards de dollars. L’entreprise précisait toutefois que ses sites européens figurent parmi les plus touchés par la crise économique actuelle.

“Cette annonce frappe de plein fouet tous les Carolos. Tous les Carolos connaissent quelqu’un qui travaille chez Caterpillar. C’est un désastre pour la Région”, a déploré Paul Magnette, président du PS mais également bourgmestre de Charleroi.

“Si la direction se sépare bel et bien de 1.400 travailleurs, je crois qu’elle condamne du même coup le site”, a pour sa part estimé le responsable hennuyer au syndicat CSC-METEA, Jean-Marie Hoslet. Dans un communiqué, le syndicat chrétien a évoqué de son côté une “insupportable nouvelle” tombée “comme une lame de guillotine sur l’emploi wallon”.

“A pleurer”

Le SETCa a déploré “1.400 travailleurs (1.100 ouvriers et 300 employés) victimes d’un funeste coup de pelleteuse. 1.400 familles désormais plongées dans les abîmes du désespoir. C’est la désolation en bords de Sambre”. Pour le syndicat socialiste d’employés, le fait que la direction évoque non pas un plan social mais un plan industriel, “est à pleurer”.

La décision de Caterpillar intervient 11 mois après l’annonce par Duferco, le 28 mars 2012, de l’arrêt définitif des activités de Carsid et de son haut-fourneau à Marcinelle, qui employaient un millier de personnes. Un précédent coup dur pour une région qui malgré d’indéniables réussites (aéropôle, aéroport, …) doit toujours faire face à un taux de chômage supérieur à la moyenne wallonne.

La région de Charleroi comptait en janvier dernier 21.518 demandeurs d’emploi et jeunes en stage d’insertion, selon des chiffres du Forem.

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