BeInfluence, 1ʳᵉ entreprise belge du top 1.000 du Financial Times : “Quand l’influence est bien exécutée, c’est le meilleur retour sur investissement”

Boris Kaisin et Thomas Angerer - Credit : BeInfluence
Baptiste Lambert

Créée par deux jeunes entrepreneurs sortis de Solvay, BeInfluence veut devenir le “leader européen de l’influence”. Un pari pas si fou, au vu de sa croissance hyper impressionnante.

C’est l’une des plus belles histoires entrepreneuriales de ces dernières années. Celle d’un Belge et d’un Français, Boris Kaisin et Thomas Angerer, qui ont fait leurs études ensemble à Solvay. Leur diplôme à peine en poche, ils décident de créer la startup BeInfluence, en septembre 2019, avec un premier bureau à Bruxelles.

Dans un premier temps, le duo décide de se tourner vers les influenceurs de petite taille. “On a commencé avec les nano-influenceurs, qui comptent entre 1.000 et 5.000 abonnés sur leurs réseaux. Tout simplement parce qu’on n’avait aucun contact dans l’industrie à l’époque. Désormais, on travaille avec des influenceurs de toutes tailles. On couvre vraiment toute la pyramide de l’influence”, nous explique Thomas Angerer. Avec quelques grands noms au tableau de chasse de la startup : Average Rob, Shauna Dewit ou encore Silent Jill en Belgique, et HugoDécrypte en France.

Leader en Europe

Leur ambition ? Faire de BeInfluence “le leader de l’influence en Europe”. Rien que ça. Plus qu’un simple slogan, ambitionne le duo, dont la volonté est d’être présent dans une vingtaine de pays d’ici dix ans. L’entreprise a déjà lancé un bureau à Paris et s’apprête à en ouvrir un autre dans un troisième pays. Où ? L’information est encore confidentielle, “mais ce ne sera pas très loin d’ici”, poursuit mystérieusement Thomas Angerer.

Intégrer le top 1.000 du Financial Times pourrait les aider à réaliser cette ambition. “Nous sommes 58e. Première agence d’influence du classement et première entreprise belge”, se réjouit fièrement l’entrepreneur. “C’est un classement très suivi. On est très heureux de s’y retrouver. C’est la consécration de beaucoup de travail, beaucoup d’ambition et un peu de chance. D’être au bon endroit au bon moment.”

Il faut savoir que ce top 1.000 récompense les entreprises dont le chiffre d’affaires a le plus progressé. Et à cet égard, leur 58e place n’est certainement pas galvaudée. “En 2019, on a commencé avec un chiffre d’affaires de 105.000 euros. En 2022, la date à laquelle se clôture le classement, nous étions à 2,6 millions d’euros, soit une croissance de 2.700%. En 2023, nous étions à 4 millions d’euros. En 2024, nous visons les 6 ou 7 millions d’euros”, ambitionne le Français, qui a passé son adolescence à Bruxelles. Pour accompagner cette croissance folle, BeInfluence, qui compte une trentaine d’employés, en aura probablement 10 de plus d’ici à la fin de l’année.

Utiliser les influenceurs intelligemment

Parmi les clients, on retrouve quelques grandes marques comme Amazon, Carrefour ou encore Givenchy. BeInfluence travaille aussi pour les gouvernements belge et français, ainsi que pour la Commission européenne, “ce qui nous a permis d’avoir un impact dans tous les pays européens”, se félicite l’entrepreneur. Pour le compte de la Belgique, l’agence d’influence a été très active durant les années Covid, avec des compagnes autour des gestes barrières et de la vaccination.

Mais sa plus grosse réussite, c’est avec le groupe D’Ieteren qu’elle l’a réalisée. Pour promouvoir la voiture électrique suisse Microlino, que propose le groupe bruxellois. “Nous ambitionnions de faire 1 million de vues avec un taux d’engagement de 3 à 5%. Nous avons réalisé plus de 20 millions de vues avec un taux d’engagement supérieur à 10%. Une réussite incroyable par rapport aux moyens consentis.”

Pourtant, les influenceurs n’ont pas toujours bonne réputation. “C’est vrai, mais c’est souvent parce que les médias préfèrent s’attarder sur la toute petite minorité d’influenceurs issus de la téléréalité qui fait n’importe quoi”, tempère le Français. Thomas Angerer préfère d’ailleurs parler de créateurs de contenus.

“Quand l’influence est bien comprise et bien exécutée, c’est le meilleur canal de communication pour les annonceurs, en termes de retour sur investissement”, ajoute l’entrepreneur. “C’est pourquoi c’est le canal qui connait la plus grande croissance au niveau des investissements, même devant la publicité traditionnelle sur les réseaux sociaux.”

L’industrie du marketing d’influence pèse. Elle devrait atteindre pas moins de 24 milliards de dollars dans le monde d’ici fin 2024, selon un récent rapport. En 2016, ce marché ne pesait que 1,7 milliard de dollars.

“Booba avait raison sur le fond”

Ces dérives des influenceurs de la téléréalité, elles ont été mises en lumière par le rappeur Booba qui en a fait un véritable combat numérique, ces dernières années, lui valant quelques ennuis judiciaires. “Booba l’a fait à la Booba, avec ses gros sabots. On peut critiquer la forme, mais sur le fond, il avait raison. Dans notre industrie, tout le monde était au courant de cette problématique et personne ne savait par quel bout commencer. Booba a donné un vrai coup de pied dans la fourmilière, ce qui a mené à une régulation”, commente Thomas Angerer.

“En France, la loi est passée à l’été dernier et nous y avons travaillé. En Belgique, le sujet est sur la table. Mais nous, ce qu’on voudrait, c’est une loi au niveau européen pour avoir une harmonisation des règles. Pour s’assurer que l’influence soit bien encadrée et soit reconnue. Pour qu’elle soit juste pour les annonceurs, les utilisateurs et les pouvoirs publics, mais aussi pour les créateurs et créatrices de contenus”, conclut l’entrepreneur.

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