Baromètre entrepreneurial wallon 2025: voici les trois plus grands défis des PME wallonnes

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La hausse des coûts, l’évolution du comportement des clients et la pression concurrentielle, ainsi que les difficultés à dénicher et fidéliser des talents, figurent dans le tiercé de tête des préoccupations des chefs d’entreprise. Sans oublier la digitalisation et l’arrivée en force de l’IA qui transforment profondément la vie des TPE et PME.

Depuis 2020, les crises se sont enchaînées entraînant leur lot de difficultés plus ou moins importantes pour les entreprises. Ces dernières ont fait preuve de résilience et ont su, pour une large part, s’adapter à la nouvelle donne d’un monde de plus en plus changeant et instable. Elles sont néanmoins confrontées à un nombre croissant de défis. Parmi ceux-ci, trois se détachent pour les patrons de TPE et PME : la hausse des coûts ; l’évolution du comportement des clients et la pression concurrentielle ; les difficultés à trouver et fidéliser des talents. “Ces trois grands défis qui se détachent dans l’enquête corroborent tout à fait ce que l’on vit sur le terrain, observe Gérald Jacqmin, partner conseil chez Moore Belgium. Les PME font face à un contexte économique particulièrement exigeant. La hausse constante des coûts, que ce soit pour l’énergie, les matières premières ou les charges salariales, pèse fort sur leur rentabilité.”

“On remarque que le comportement des clients évolue également rapidement avec des attentes de plus en plus importantes sur la qualité, les prix mais aussi la digitalisation des services. Cela oblige les entreprises à adapter leurs offres et leur stratégie commerciale. C’est pareil pour la pression concurrentielle. Face, notamment, à des acteurs internationaux, des grandes chaînes, des offres internet, etc., les PME doivent s’adapter et trouver des solutions afin de sauvegarder leurs parts de marché. Finalement, ce qui ressort également, à environ 40% dans l’étude, c’était la difficulté à recruter et fidéliser les talents. Trouver les profils qualifiés et motivés, c’était déjà compliqué mais les retenir aujourd’hui, c’est encore plus difficile. Les jeunes professionnels cherchent non seulement un emploi stable mais aussi un environnement de travail stimulant, flexible et en accord avec leurs valeurs.”

“Trouver les profils qualifiés et motivés, c’était déjà compliqué mais les retenir aujourd’hui, c’est encore plus difficile.” – Gérald Jacqmin, partner conseil chez Moore Belgium

Pénurie de talents

Une enquête réalisée par Manpower Group au début de cette année confirme la difficulté pour 72% des entreprises sondées à remplir les postes vacants.

“Les résultats de notre enquête annuelle sur les pénuries de main-d’œuvre montrent que le paradoxe du déséquilibre entre l’offre et la demande de compétences persiste sur le marché de l’emploi, en Belgique (72%) comme au niveau mondial (74%), détaille Sébastien Delfosse, managing director de ManpowerGroup Belux. Les difficultés éprouvées par les employeurs pour pourvoir leurs postes vacants n’ont pas été atténuées par l’afflux exceptionnel de main-d’œuvre résultant des faillites ou des restructurations qui ont atteint un niveau record depuis 10 ans en Belgique.

De plus, les nombreux progrès réalisés grâce à l’automatisation et à l’intelligence artificielle ne permettent pas, à ce stade, de réduire la pression sur le recrutement. Dans ce contexte, la mise en place de stratégies pour attirer et fidéliser les employés restera une priorité majeure pour les employeurs en 2025.”

Digitalisation et/ou automatisation des processus

À la question “Avez-vous recruté ou envisagé de recruter au cours des 12 derniers mois ?”, une majorité de dirigeants interrogés (58,5%) répondent par l’affirmative dont 30,8% envisageaient d’engager plusieurs personnes et 27,7% une seule personne. Notons également que 10% aimeraient bien recruter. Seulement un tiers (31,5%) des répondants n’a pas l’intention de recruter. Afin de lutter contre cette pénurie de talents, les TPE et PME devront être imaginatives dans l’avenir. “Les entreprises doivent donc repenser leurs méthodes pour créer des conditions favorables au long terme pour ces jeunes professionnels, acquiesce Gérald Jacqmin. Cela nécessite, entre autres, des parcours de formation continue, des opportunités de carrière, la promotion d’une culture d’entreprise, etc.”

Parmi les autres défis et priorités figurent la digitalisation et/ou l’automatisation des processus. En 2024, 68% des entreprises ont investi dans ces priorités et si 32% ne l’ont pas fait, signalons que 15% prévoient de le faire. Quant aux 17% qui ne l’envisagent pas, cela n’indique nullement qu’ils soient rétifs à la révolution numérique. Preuve en est le baromètre de la maturité numérique 2022 publié par l’Agence du Numérique qui informait que si l’on regarde les processus, 92% des entreprises wallonnes ont réalisé la numérisation complète ou partielle d’un ou plusieurs processus métiers, le plus souvent des processus administratifs et comptables.

“Les PME digitalisées bénéficieront d’une meilleure gestion des données et d’une automatisation des tâches répétitives. Elles pourront alors consacrer plus de temps à la créativité et ainsi apporter davantage de valeur ajoutée à leurs clients”, conclut Gérald Jacqmin.

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