Gazelles de Bruxelles: au cœur de l’Europe

Rue bruxelloise, image d'illustration. © Getty Images

Région jeune, ville de services, capitale européenne, siège d’institutions internationales, Bruxelles est multifacettes et de plus en plus diverse, à l’image de ses Gazelles.

Jadis grande ville industrielle, Bruxelles est aujourd’hui une ville de services. Les chiffres fournis par l’Institut bruxellois de statistique et d’analyse en témoignent. Ainsi en 2021, la valeur ajoutée se répartissait à concurrence de 92,6% pour le secteur tertiaire et 7,4% pour le secteur secondaire. Si l’on entre dans le détail, on peut noter que l’industrie manufacturière (2,6%) et la construction (2,3%) représentent les activités secondaires les plus importantes. En ce qui concerne les services, ce sont les activités financières et d’assurances (20,5%), l’administration publique (13,3%) et les activités spécialisées, scientifiques et techniques (10,7%) qui se distinguent. Le constat est clair, Bruxelles est une région de cols blancs qui exercent leurs talents dans des bureaux d’études, d’ingénieurs, d’avocats, de traduction, de design, de consultance, etc.

Lieu de décision politique

Capitale belge, Bruxelles est aussi la capitale de l’Union européenne. C’est clairement à ce titre qu’elle se démarque sur l’échiquier international. Bien davantage que la Wallonie et la Flandre, voire que le pays lui-même. Bruxelles est avant tout un lieu de décision politique. C’est ainsi qu’elle accueille outre le siège de diverses institutions européennes et internationales, une foultitude de lobbyistes. Elle abrite aussi les quartiers généraux européens de nombreuses multinationales et associations internationales. Ville cosmopolite, elle est également un pôle économique de première importance qui joue un rôle moteur en Belgique. Engoncée dans les limites politiques des 19 communes qui la composent, la Région bruxelloise exerce une influence économique beaucoup plus vaste que les 161,4 km² de sa superficie, soit un demi pour cent du territoire national. Son hinterland économique comprend clairement les deux Brabants et déborde sur les provinces voisines, où l’on retrouve nombre d’anciennes entreprises bruxelloises, dont quelques industries, qui y ont trouvé l’espace pour continuer à se développer.


Bruxelles compte aujourd’hui plus de 1,2 million d’habitants, soit une augmentation notable de 20% de sa population depuis 2004. Cet accroissement démographique est lié d’une part à un solde naturel positif (davantage de naissances que de décès), même si l’on observe d’année en année une tendance à la baisse. Celui s’est élevé en 2022 à 5.830 alors qu’il est négatif tant en Flandre qu’en Wallonie. D’autre part, le solde migratoire international était également positif en 2022 (+31.685), marqué notamment par l’arrivée de plus de 11.000 Ukrainiens. En revanche, le solde migratoire interne était négatif (-19.307). Il y a donc eu moins de déménagements d’une autre Région vers Bruxelles (25.011) que de déménagements de Bruxelles vers une autre Région (44.318). Au final, la population bruxelloise a augmenté de 1,52%, soit 18.538 habitants. Cette dynamique positive pose cependant des problèmes en termes de logements, et plus globalement d’infrastructures diverses, dont des crèches, ainsi que de formation à des emplois locaux qui demandent des qualifications spécifiques.

Premier pôle d’emploi 
du pays

Bruxelles est de loin le premier pôle d’emploi du pays et cette tendance ne fait que se confirmer d’année en année. La progression est même spectaculaire. En 2017, le nombre d’emplois en Région bruxelloise s’élevait à 726.350 et a connu une augmentation de 100.000 en cinq ans, atteignant en 2022 le nombre de 834.766. Point remarquable: pour la première fois, le nombre de Bruxellois au travail a franchi la barre du demi-million (508.920). Les emplois à Bruxelles sont pour 50,5% occupés par les Bruxellois eux-mêmes (421.365), 32% par les Flamands (267.423) et 17,5% par les Wallons (145.978). On compte donc plus de 400.000 navetteurs qui se rendent, pour une large part quotidiennement, à Bruxelles. Toutefois, télétravail aidant, ce nombre doit être en partie relativisé. Il n’empêche que la mobilité demeure un combat et un défi permanents dans la capitale.

Cette difficulté à se rendre dans Bruxelles avec sa voiture a amené nombre d’entreprises bruxelloises à s’implanter dans les deux autres Régions afin d’éviter à leurs collaborateurs le stress que peuvent causer les problèmes de circulation. C’est notamment le cas de notre lauréate dans la catégorie des moyennes entreprises, RealDev, qui a ouvert des bureaux à Wavre et à Louvain afin d’être plus proche de ses clients mais aussi dans le but de pouvoir plus facilement recruter des talents locaux rebutés à l’idée de perdre leur temps dans des déplacements longs et chronophages. Le dynamisme des Gazelles bruxelloises déborde rapidement les limites exiguës de leur terrain de jeu régional. Sans se lancer nécessairement directement à l’export, elles sont assez rapidement actives tant en Flandre qu’en Wallonie, à l’instar de notre lauréate dans la catégorie des grandes entreprises Köse Belgium qui s’est implantée à Liège, Gand, Hasselt et prochainement à Anvers.

Des Gazelles tout-terrain

La diversité des Gazelles bruxelloises illustre celle de la Région ainsi que son caractère international. Pour preuve, la première de notre tableau des grandes entreprises n’est autre que Google ­Belgium, filiale d’Alphabet Inc. Elle est suivie dans le top par quatre autres sociétés étrangères : le site d’information Politico, propriété du groupe de presse allemand Axel Springer, Moore Finance & Tax (expertise fiscale), Sopra Steria Benelux (assistance et services informatiques) et Sweco Belgium (bureau d’ingénieurs et d’architectes). Un groupe de tête qui confirme, en outre, de manière éclatante le poids des services dans l’économie bruxelloise. Notre lauréate, Köse Belgium, est quant à elle active dans le secteur du nettoyage et a connu ces 10 dernières années une progression régulière qui lui vaut aujourd’hui le titre d’ambassadrice. Elle succède à Collibra qui a quitté la Région pour de plus vertes et fiscalement accueillantes prairies néerlandaises.

Mention spéciale pour Stanley & Stella. Fondée en 2012 par Jean Chabert, cette société active sur le marché des vêtements imprimés s’est rapidement imposée dans son secteur, décrochant en 2019 le titre d’ambassadrice bruxelloise dans la catégorie des moyennes entreprises et pointant cinq ans plus tard à la neuvième place parmi les grandes. On ne peut que souhaiter une progression similaire à RealDev et Les Organisateurs, nouvellement dénommée LO Group, qui complète le podium de cette édition. A la différence de la majorité de nos Gazelles qui sont tout-terrain dans les secteurs les plus divers, LO Group détonne dans ce concert et s’affiche résolument bruxelloise avec ses multiples activités et événements locaux qui mettent en valeur une ville et une Région qui n’est pas seulement une capitale politique, un pôle économique mais également une destination touristique de plus en plus prisée.

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