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A Lionel Messi le rêve et aux patrons les critiques

Lire la chronique d' Amid Faljaoui Amid Faljaoui, directeur des magazines francophones de Roularta.

L’arrivée de Lionel Messi au PSG, pour deux saisons au minimum et plus si affinités, a suscité pas mal de commentaires. Il faut dire que le salaire du meilleur joueur de foot mondial fait rêver : 40 millions d’euros net par an, ce n’est pas rien effectivement !

Vu que c’est un footballeur, il n’y a pas eu de critiques sur le montant, mais sur la manière dont un salaire pareil peut être amorti par le PSG. La réponse est purement économique : d’abord, les caisses du PSG sont renflouées par un fonds d’investissement, lié au Qatar, autrement dit, le gaz et pétrole du Qatar sont là pour subvenir aux ambitions du PSG.

Mais attention, l’arrivée de Messi fait aussi l’objet d’un calcul économique. Mes confrères des Echos ont relevé les attentes financières du PSG :

  1. Les contrats commerciaux arrivant à échéance seront, bien entendu, revus à la hausse.
  2. Certains experts estiment que Messi pourrait faire vendre jusqu’à 300.000 maillots en plus. Ce n’est pas rien, vu le prix unitaire de ces maillots.
  3. L’arrivée du joueur argentin contribue à augmenter la valeur de la marque PSG. Or, celle-ci est déjà évaluée à 2,5 milliards de dollars par le magazine Forbes, habitué à faire ce type de classement.
  4. C’est clair, la présence de Messi aux matchs du PSG va permettre de remplir le stade (quand le virus le permettra) et s’il était déjà rempli avant son arrivée, cela permettra d’augmenter encore le prix des billets.
  5. L’audience TV et sur les réseaux sociaux va exploser, ce qui est aussi très bon pour les recettes publicitaires.
  6. Et puis, last but not least, Lionel Messi apporte une possibilité au PSG de remporter la Ligue des Champions.

Mais ce qui a frappé aussi mes confrères, et ce n’est pas nouveau, c’est qu’un tel salaire (40 millions d’euros nets par an) ne suscite aucune critique, alors que les grands dirigeants d’entreprise sont l’objet de jalousie, de railleries et j’en passe, lorsque la presse dévoile leurs salaires. Pourtant, les patrons de trois entreprises aussi emblématiques que Stellantis (fusion PSA-Fiat), de BNP Paribas et Air Liquide (champion de la révolution de l’hydrogène) gagnent ensemble 3 fois moins que Lionel Messi.

Pourquoi ce double discours alors que l’un fait rêver mais ne change rien à notre quotidien, mais que les autres nourrissent des centaines de milliers de familles ? Bonne question en effet.

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