5.000 emplois pérennisés grâce à la transmission d’entreprises
L’an dernier, les organismes de la Région wallonne ont accompagné 358 transmissions d’entreprise. « C’est un élément majeur de notre développement économique », dit le ministre de l’Economie Willy Borsus (MR).
Ecosteryl, Upignac, PM Sweet, Locasix, Automation & Robotics… Ces entreprises d’une taille respectable ont eu recours, ces dernières années, à l’accompagnement de Wallonie Entreprendre pour une transmission que ce soit vers une nouvelle génération familiale, vers le personnel ou vers un repreneur externe. « La transmission sert évidemment à maintenir l’activité mais bien souvent, elle permet de la développer, d’investir pour gagner de nouveaux marchés », concède le ministre wallon de l’Economie Willy Borsus (MR), à l’approche de la semaine de la transmission (13 au 17 novembre). L’an dernier, la business unit « Cessions et Acquisitions » de WE a traité 358 dossiers de transmission, soit en direct ou via des organismes agréés. Ces dossiers concernaient ensemble 4.990 emplois, très souvent dans ces très petites entreprises qui constituent l’essentiel du tissu économique wallon (50% des reprises affichaient une valeur inférieure à 5 millions d’euros).
Neutralité
Pourquoi cette intervention publique pour une transaction, a priori entre acteurs privés ? « Nous apportons une neutralité qui rassure les parties, répond Stéphanie Hannecart, conseillère de WE et coordinatrice de la semaine de la transmission. Le vendeur doit parler pour trouver un repreneur mais il a peur d’inquiéter inutilement ses clients ou ses fournisseurs. Un outil public aide à initier la démarche et à élaborer un plan d’action dans la confiance. Pour le repreneur aussi, ce n’est pas toujours évident de trouver l’activité qui lui correspond et le financement nécessaire. » « Une transmission, ça se prépare, insiste Willy Borsus. C’est le sens de cet outil qu’est le chèque-transmission qui permet de bénéficier d’un accompagnement professionnel à un prix modéré. »
L’intervention peut venir à tous les stades de la transaction. En amont avec le site affairesasuivre.be qui présente les sociétés à la recherche d’un repreneur, les tests en ligne pour les candidats à la vente ou à l’achat et bien entendu les contacts directs des conseillers de WE. « Nous recevons des demandes quasiment tous les jours, que ce soit d’un vendeur ou d’un repreneur potentiel », dit Stéphanie Hannecart. Les agents et leurs quelque 180 relais agréés à travers la Wallonie vont ensuite essayer de déceler les convergences possibles. »
Jouer les médiateurs
WE peut ensuite jouer les médiateurs dans la négociation et, surtout, mettre en place des solutions de financement via des prêts, des garanties ou dans certains cas des prises de participation. Et après, elle peut accompagner le repreneur, notamment via le mentorat. « La reprise, c’est une opportunité de faire évoluer le business, de chercher de nouveaux leviers de croissance », poursuit Stéphanie Hannecart. WE a ainsi accompagné l’an dernier la cession des animaleries Poils et Plumes qui, après trente ans d’existence, cherchaient un relais pour s’implanter sur le marché flamand. A plus petite échelle, la transmission d’un commerce de détail peut être l’occasion de développer les ventes en ligne ou d’intensifier la présence sur les réseaux sociaux, grâce à une nouvelle génération de gestionnaires. « Wallonie Entreprendre intervient aussi pour la reprise d’une société par ses cadres ou son personnel, ajoute Willy Borsus. Les gens concernés n’ont pas forcément beaucoup d’argent disponibles mais les mécanismes de financement de WE leur permettent de participer à l’opération. La cession est alors réalisée au profit des personnes qui connaissent le mieux l’entreprise, ce qui est souvent très porteur. »
Un bon ancrange régional
Les principaux motifs de la cession d’une entreprise sont la retraite (31%) et le souhait de réaliser son patrimoine (22%). Ce n’est donc pas parce qu’elle est à vendre qu’une entreprise est a priori en difficulté. Seuls 3% des cédants évoquent les difficultés financières comme motivation pour la transmission. Du côté des acquéreurs, c’est surtout la concrétisation d’objectifs stratégiques qui est mise en avant : on reprend une société parce qu’on mise sur une croissance externe, parce qu’on veut l’utiliser pour gagner de nouveaux marchés. Seules 10% des transmissions chapeautées par WE restent dans l’intra-familial et 6% concernent un reprise par le personnel (ou une partie de celui-ci).
Deux tiers des acquéreurs sont Wallons, ce qui atteste d’un bon ancrage régional. Le dernier tiers se répartit équitablement entre Flandre, Bruxelles et l’international, ce qui fait dire à WE que « la Wallonie attire ». L’outil économique régional invite aussi les entrepreneurs wallons à faire le chemin inverse et à procéder à des acquisitions à l’international, via l’AWEX ou la plateforme Transeo Deal Club, dédiée à la transmissions d’entreprise à l’international et à laquelle WE participe.
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