Une “fuel extension” des centrales nucléaires ? Pas possible dit Engie
Une “extension du combustible”, c’est-à-dire l’allongement du cycle du combustible des centrales nucléaires, n’est pas possible dans le cadre juridique et réglementaire actuel de la sûreté nucléaire. C’est ce qu’a souligné mardi soir Engie Electrabel, l’exploitant des centrales nucléaires en Belgique, aux plans qui circulent au sein du gouvernement fédéral pour maintenir les centrales nucléaires ouvertes un peu plus longtemps pendant l’hiver problématique de 2025-2026.
Le conseil des ministres restreint (kern) du gouvernement fédéral, complété par la ministre de l’Énergie Tinne Van der Straeten (Groen), doit se pencher mercredi soir sur un nouveau rapport d’Elia, gestionnaire du réseau de transport d’électricité à haute tension, et Fluxys, gestionnaire des infrastructures de transport de gaz, sur la sécurité d’approvisionnement pour les prochains hivers. Il ressort de cette analyse qu’il y a désormais un risque pour l’approvisionnement en électricité à l’hiver 2025-2026, à cause des inquiétudes sur la disponibilité du parc nucléaire français.
La solution préconisée par la ministre de l’Energie Tinne Van der Straeten (Groen) est de mettre Doel 4 et Tihange 3 à l’arrêt durant les étés précédents, pour économiser le combustible nucléaire. Ces deux réacteurs tourneraient, en revanche, durant l’hiver 2025-2026. Il s’agit de “fuel extension”, une manière d’étirer la durée de vie de ces deux réacteurs avant une prolongation longue durée en bonne et due forme. Les travaux nécessaires seraient réalisés durant l’été. Le scénario d’une prolongation limitée des plus vieux réacteurs Doel 1 et 2 et Tihange 1 circule également au sein du gouvernement.
Engie Electrabel émet toutefois des réserves mardi soir. La voie d’une “extension du combustible” n’est pas possible dans le cadre juridique et réglementaire actuel de la sûreté nucléaire, souligne ainsi sa porte-parole Nele Scheerlinck. Ce cadre repose sur une licence d’exploitation de dix ans accordée sur la base d’une évaluation approfondie de la sécurité et qui expire normalement avec la fermeture prévue des centrales nucléaires en 2025. Il ne faut dès lors pas prendre à la légère le fait de faire fonctionner les installations plus longtemps que prévu. “Sur la sécurité nucléaire, nous ne faisons aucune concession”, insiste-t-on chez Engie Electrabel. L’exploitant des centrales nucléaires n’a pas non plus encore reçu le rapport d’Elia et de Fluxys et n’a pas été informé des différentes pistes d’action qui circulent au sein du gouvernement fédéral pour assurer l’approvisionnement en énergie, y indique-t-on encore.