Supprimer les voitures de société en 2026?

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Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Les écologistes veulent arrêter un système que bien des analystes estiment contreproductif. Mais l’avantage que cela représente pour les travailleurs doit être préservé, rétorquent les libéraux.

C’est le nouveau bras de fer qui se joue au sein de la Vivaldi. Ecolo souhaite que l’on s’engage à supprimer le système des voitures de société à partir de 2026. Le MR rappelle que cela ne figure pas dans l’accord de gouvernement, que la décision a déjà été prise de verdir le parc automobile et qu’une telle suppression exige, le cas échéant, que l’on comble l’énorme manque à gagner pour les salariés.

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“Si nous revenons avec cela maintenant, c’est parce qu’il y a deux éléments nouveaux indiquant que le moment est venu, souligne Gilles Vanden Burre, chef de groupe Ecolo à la Chambre. D’une part, le récent rapport de la Banque nationale remet en cause le système des voitures salaires qui concernent 15% des travailleurs, une minorité pour laquelle tout le monde paie, et coûte plus de 2 milliards d’euros par an, sans compter la carte carburant qui est un avantage en or avec les coûts de l’essence actuels. D’autre part, les positions des socialistes et des libéraux semblent avoir évolué. On sent bien que ce système est devenu indéfendable.” Les organisations internationales, comme le FMI ou l’OCDE, évoquent souvent le caractère anachronique d’un avantage qui pollue et embouteille.

Les organisations internationales évoquent souvent le caractère anachronique d’un avantage qui pollue et embouteille.” – Gilles Vanden Burre, chef de groupe Ecolo à la Chambre.

Ecolo propose de phaser cette évolution: “A partir de 2026, on les supprimerait progressivement, précise Gilles Vanden Burre. Je parle bien sûr des voitures salaires, pas des voitures qui servent comme outils de travail chez Proximus ou bpost. A partir de 2026, on laisserait terminer les leasings en cours. Et on pourrait compenser cela par un budget mobilité et une autre partie en euros.”

“Un avantage de 500 à 1.000 euros”

“Commençons déjà par voir comment on peut concrétiser l’accord qui a été conclu pour transformer le parc des voitures de société, rétorque Georges-Louis Bouchez, président du MR. Pour atteindre le zéro émission, il faut basculer massivement vers l’électricité ou l’hydrogène. C’est cela notre priorité, pas de discuter d’une nouvelle réforme.”

Le cas échéant, le MR réclame une compensation pour les travailleurs concernés, pour un montant de 500 à 1.000 euros. En cash. “Il ne s’agit pas uniquement de compenser ceux qui sont actuellement dans le système, mais aussi ceux qui pourraient en bénéficier dans le futur, ajoute le président du MR. Avec un système d’extinction progressive tel que le prône Ecolo, cela signifie que des centaines de milliers de travailleurs perdront du pouvoir d’achat. Je parle bien d’une diminution structurelle des cotisations sociales pour les personnes concernées. Il faut rendre du cash, et à une hauteur importante parce que l’on évoque la voiture, mais aussi la carte essence qui est un avantage important en cette période de pleins à 100 euros.”

Cela pourrait passer par une réforme fiscale. Mais la compensation de tels montants pour une minorité semble impossible. Terrain impraticable, match remis?

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