Lire la chronique d' Amid Faljaoui

“Quand les banques vont bien, tout va (ou presque)”

Lire la chronique d' Amid Faljaoui Amid Faljaoui, directeur des magazines francophones de Roularta.

Les banques se portent bien. Nous devons nous en réjouir, car si auparavant nos parents nous répétaient que quand le “bâtiment va bien, tout va”, aujourd’hui, il faudrait dire que quand “les banques vont bien, tout va ou presque” .

Les résultats des banques se suivent et fort heureusement se ressemblent dans la bonne direction. Autrement dit, les banques se portent bien. Nous devons nous en réjouir, car si auparavant nos parents nous répétaient que quand le “bâtiment va bien, tout va”, aujourd’hui, il faudrait dire que quand “les banques vont bien, tout va ou presque” .

Bien sûr, le banquier a parfois une réputation négative, on lui reproche encore trop souvent de prêter un parapluie quand il fait beau et de le retirer quand il pleut.

Mais, au-delà de ces critiques, il faut garder à l’esprit que nous avons tous eu chaud en 2008 quand la crise financière a éclaté aux États-Unis. A l’époque, toutes les banques ont eu de gros soucis et cela s’est immédiatement répercuté sur l’économie dans son ensemble.

En 2023, malgré deux ans de COVID et une guerre en Ukraine, les banques enregistrent souvent de beaux profits. BNP Paribas, la première banque d’Europe vient de dévoiler les siens et ils sont à un record historique.

Bien entendu, les banquiers ont appris à parler à la presse et le patron de BNP Paribas s’est empressé de préciser que ces bons résultats permettent à la banque de continuer à soutenir l’économie et d’accompagner les clients dans leurs projets.

C’est d’ailleurs le seul discours à tenir pour ne pas avoir un effet boomerang alors que les médias évoquent à longueur de journée les difficultés des uns et des autres. Justement, je ne sais pas si vous l’avez remarqué, mais la tonalité des économistes a quelque peu changé depuis le début de l’année.

En 2022, souvenez-vous, ils n’avaient qu’un seul mot à la bouche : le mot inflation. Et puis, ces mêmes économistes nous ont annoncé que le seul mot qui allait compter en 2023, était le mot récession. La plupart des institutions de prévision économique nous disaient d’ailleurs que l’Europe allait passer par la case récession. Donc, une croissance négative, pas plus tard que début de cette année.

Or, la récession n’est pas là – elle est aux abonnés absents – et tant mieux. Et c’est là, où j’en reviens aux résultats de la plupart des banques qui sont positifs. Notamment ceux de BNP Paribas qui est la première banque d’Europe et qui a donc une bonne vision de notre économie. En réalité, il n’y a pas eu de récession pour plusieurs raisons. La première, c’est parce qu’il faut dire merci aux différents gouvernements européens. Ils ont mis au total entre 800 et 1000 milliards d’euros sur la table pour aider les ménages et les entreprises, notamment pour faire face à la hausse du coût de l’énergie. Ce n’est pas rien, comme le rappelle le patron de BNP Paribas, cela équivaut à 6 ou 8% du PIB européen.

Et puis, ce même dirigeant bancaire nous dit que les entreprises ont appris à s’adapter aux crises. Comment ? Mais en améliorant leur efficacité ou en misant sur la technologie. C’est vrai que le souci des entreprises est moins aujourd’hui la récession que de trouver du personnel qualifié, car les carnets de commandes sont généralement bons.

En Belgique, même l’Observatoire du crédit et de l’endettement a constaté que pour la 7ème année consécutive, le surendettement des Belges est en diminution. Merci notamment à l’indexation automatique des salaires qui a permis de maintenir le pouvoir d’achat et donc de diminuer la nécessité de s’endetter. Je sais bien que les plus petites entreprises sont parfois plus fragilisées que les moyennes ou les grandes. Je sais aussi que certains secteurs comme la restauration sont en difficulté. L’idée de cette chronique n’est pas de nier certaines réalités, mais de montrer que globalement l’économie résiste bien malgré les coups de butoir des différentes crises que nous avons tous subis à des degrés divers. Le dire, ce n’est pas refuser de voir le trou dans le pantalon, mais c’est plutôt se focaliser sur le pantalon dans son ensemble.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content