Philippe Henry (Ecolo): “Réduire la vitesse, ce n’est pas une mesure symbolique”

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Christophe De Caevel
Christophe De Caevel Journaliste Trends-Tendances

Le plan Air-Climat du ministre Ecolo prévoit notamment le 100 km/h sur autoroute et le développement de communautés d’énergie entre entreprises.

1. Votre proposition de plan Air-Climat prévoit la sortie des énergies fossiles et la fin des chaudières au mazout dès 2024. N’est-ce pas trop rapide?

Ce sera une sortie progressive: je propose la fin des nouvelles chaudières au mazout dans les bâtiments neufs en 2024 et dans les bâtiments existants en 2025. Mais bien entendu, les chaudières en place resteront en activité.

Pour le reste, tout est à discuter. L’accord de gouvernement prévoit un objectif de réduction de nos émissions de gaz à effet de serre de 50% en 2030 par rapport à 1990. Pour y arriver, je propose une feuille de route équilibrée, basée sur des contributions venant des entreprises, des syndicats, des associations, des experts climatiques ainsi que d’un panel citoyen. On peut évidemment retirer certaines propositions mais il faut alors en renforcer, en accélérer ou en ajouter d’autres. Cet exercice devrait être accompli avant la fin de l’année.

2. Les premières réactions de vos partenaires ne sont pas enthousiastes, notamment au regard de la limitation de vitesse sur les autoroutes (100 km/h). Etes-vous prêt à transiger sur cette mesure symbolique?

Ce n’est pas une mesure symbolique. Elle représente 2% des émissions dues au transport. Cela compte dans notre feuille de route. Réduire la vitesse, c’est aussi une économie financière pour les automobilistes. Avec l’envolée des prix ces derniers mois, on constate une baisse de la vitesse moyenne sur les autoroutes. Ce sont des choix individuels et notre intention est de laisser la plus grande marge de liberté aux personnes. Mais il est clair que les mesures que nous déciderons collectivement et qui s’appliqueront à tout le monde auront un impact plus important. Je propose, par exemple, l’interdiction à partir de 2026 de la mise en location des bâtiments avec un PEB G. Ces passoires énergétiques coûtent très cher aux locataires. Nous monterons ensuite graduellement les exigences.

3. Que prévoit votre plan pour les entreprises?

Nous préparons les troisièmes accords de branche, à partir de 2024. Ces accords organisent les contributions volontaires des secteurs à la réduction des émissions en échange de diminution de charges, notamment sur l’énergie. Nous allons prendre davantage en compte la spécificité des PME et ouvrir la voie à des communautés d’énergie entre entreprises. Par ailleurs, le plan prévoit un important transfert modal pour le transport des marchandises, qui devrait privilégier la voie d’eau et le rail.

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