Melchior Wathelet : “La coupe du monde au Qatar, c’est uniquement politique”

Christophe De Caevel
Christophe De Caevel Journaliste Trends-Tendances

Avant d’être CEO d’Xperthis, avant d’être ministre, Melchior Wathelet a été journaliste sportif. Il est resté un grand passionné de sports. Il nous parle de cette passion, du Qatar et des Diables rouges.

D’où vient votre passion pour le football ?

Melchior Wathelet : C’est une passion pour le sport en général et elle est familiale. J’ai beaucoup joué et parlé foot avec mon grand-père, même s’il avait un énorme défaut : il était supporter d’Anderlecht !

Plus tard, pendant mes études, j’ai été correspondant sportif pour Le Jour-Le Courrier à Verviers. Je rédigeais les comptes rendus des matches de Provinciales. J’ai toujours été meilleur pour regarder, commenter, analyser les matches que pour jouer.

Cette passion du sport a-t-elle eu des implications dans votre vie professionnelle, hier en politique ou aujourd’hui, comme dans le business de la santé ?

Le sport a ce côté fédérateur, qui permet un réseautage intéressant. Donc, oui, cela a des implications professionnelles. Ce n’est pas pour rien que le groupe NRB, dont Xperthis fait partie, a une loge au Standard. C’est vrai pour tous les sports, même le golf, ce à quoi je ne m’attendais pas vraiment. Dans certaines communautés, quand tu ne joues pas au golf -ce qui est mon cas- tu te sens parfois un peu exclu. Mais bon, on se rattrape à la 3e mi-temps qui existe dans tous les sports, y compris au golf !

Je conviens cependant que, de temps en temps, ces interactions entre sport et business peuvent poser question. Je le vis en tant que président du circuit de Francorchamps

Le Qatar est l’exemple quasi-parfait de ces interactions entre sport et business. Cela vous pose-t-il problème ?

C’est évidemment dommage que la coupe du monde se déroule là-bas, quand on voit toutes les conséquences sociales et environnementales. Il n’y a même pas une culture de foot dans ce pays pour contrebalancer un peu ces critiques. La coupe du monde au Qatar, c’est uniquement politique. J’ai eu l’opportunité d’aller assister à un match des Diables, j’ai refusé. Je ne donne de leçon à personne mais j’ai préféré ne pas y aller. Mais, je regarde les matches, je ne peux pas faire autrement.

La FIFA, comme l’UEFA, sont à la fois les organisateurs de l’événement et ceux qui en fixent les règles. C’est, pour moi, un vrai problème fond, qui pourrait, à terme, détruire le foot. Et quand il y a un litige, c’est devant leurs propres tribunaux qu’il est tranché. Cette concentration de pouvoirs et d’intérêts me semble très dangereuse. Je conviens que tout n’est pas toujours clair dans le monde de la Formule 1 mais il y a d’un côté les organisateurs des Grand Prix et de l’autre la Fédération internationale de l’automobile. Et je peux vous assurer qu’ils ne sont pas toujours d’accord sur tout.

Venons-en à nos Diables rouges. Qu’avez-vous pensé de leur entrée dans la compétition ?

On retiendra qu’on a eu peur mais qu’on a gagné et que nous avons les trois points. Comme l’a dit Marc Wilmots, nous avons grillé un joker. Mais je préfère notre sort à celui de quelques autres, comme l’Allemagne ou l’Argentine.

Des “jours sans”, cela arrive à toutes les équipes. Dans ces moments-là, j’ai apprécié la montée au jeu d’Onana. Il a été un peu chaud au début mais il a apporté la niaque qui nous manquait. On a toujours besoin d’un gars du type Fellaini dans une équipe. Ce n’est pas toujours très académique, mais tu sais qu’il va faire un truc et que cela pourrait te sauver.

Nous avons aussi revu un Eden Hazard en meilleure forme. C’est merveilleux de constater combien nous avons tous envie que ça aille mieux pour lui. Il y a un affect incroyable envers lui dans la population belge, au nord comme au sud. Et puis, quel match de Thibaut Courtois et je dirais même quelle carrière !

Sportivement, il y a un truc qui me manque, c’est l’équipe d’Italie. Une coupe du monde sans la squadra azzura, il n’y a rien à faire, c’est moins chouette.

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