Les organisations patronales réagissent à la conférence interfédérale sur l’emploi
Pierre-Yves Dermagne, ministre fédéral de l’Emploi, a organisé la première édition de la conférence interfédérale annuelle sur l’emploi. L’objectif de cette conférence est de réfléchir, avec les partenaires sociaux et les autres parties prenantes, aux réformes du marché du travail afin d’atteindre un taux d’emploi de 80% à l’horizon 2030.
Les organisations patronales FEB, UNIZO, UCM, Unisoc et Boerenbond, qui ont participé à cette première édition de la conférence interfédérale annuelle sur l’emploi, appellent dans leur communiqué de presse, à ouvrir le débat à l’ensemble de la carrière et aux nombreux défis du marché du travail si nous voulons prendre au sérieux l’ambition d’un taux d’emploi de 80%.
La priorité de la première édition de la conférence de deux jours portait sur des fins de carrière harmonieuses pour parvenir à des carrières n’obligeant pas les travailleurs plus âgés à prendre une retraite anticipée.
Selon les organisations patronales, il s’agit d’un choix étrange car pour atteindre un taux d’emploi de 80% et relever les énormes défis auxquels notre marché du travail est confronté, on ne peut pas se limiter à la fin de carrière. Leur communiqué souligne qu’il faut mener un débat plus large sur l’ensemble de la carrière, l’activation de l’ensemble du potentiel de travail et les défis du marché du travail dans la perspective de la relance et des évolutions de l’économie et de la société.
Toujours selon les organisations patronales, cela nécessite une action rapide et l’initiation de réformes majeures à plus long terme. C’est pourquoi elles ont formulé lors de la conférence sur l’emploi une série de propositions de réformes prioritaires et de domaines d’attention à court, moyen et long terme.
- Remédier d’urgence à l’inadéquation entre les emplois vacants et les chômeurs/inactifs, avec un rôle important pour les services de l’emploi. Les contrats temporaires et d’intérim constituent également un important tremplin vers l’emploi.
- Miser sur le renforcement des compétences, la culture d’apprentissage et l’apprentissage tout au long de la vie pour tous les citoyens. Chacun est coresponsable de sa propre employabilité durable.
- Miser sur l’agilité : plus de flexibilité grâce à une concertation sociale efficace et à un cadre légal moderne qui permet les projets pilotes en matière d’organisation du travail au niveau de l’entreprise et offre un cadre pour le travail indépendant par rapport aux horaires et aux lieux de travail. Moins de rigidité dans les coûts salariaux et les coûts de licenciement et un droit du travail moderne pour un marché du travail flexible et transitoire – également nécessaire pour éviter que nous rations le train de l’e-commerce qui est pourtant un vecteur d’emploi.
- Rendre le travail plus rémunérateur et augmenter l’écart entre travail et inactivité. Alléger les charges sur le travail et réduire l’écart entre le brut et le net. Éviter que les allocations (de chômage) ne constituent une entrave à l’emploi et étudier la possibilité de combiner une allocation partielle avec un revenu professionnel.
- Activer le droit du licenciement et donner aux travailleurs licenciés les moyens de renforcer leur employabilité grâce par exemple à la formation et à l’accompagnement de la carrière.
- Réformer les systèmes de congé, les rendre plus transparents et plus efficaces et éviter que les gens – et surtout les femmes – ne réduisent leur carrière pour assumer des tâches de soins. De même, l’instauration d’une pension partielle en combinaison avec un bonus de pension permettra que les gens restent actifs plus longtemps.
- Renforcer la mobilité professionnelle. Chacun y gagne : les travailleurs acquièrent de nouvelles compétences et renforcent leur position sur le marché du travail et les entreprises attirent de nouvelles compétences ou trouvent de cette manière une solution durable pour les travailleurs en surnombre.
- Ne pas laisser de côté les malades de longue durée. Avec plus de 400.000 malades de longue durée, notre pays est confronté à un défi gigantesque en matière d’incapacité de travail. Un soutien approprié pour le travailleur et l’employeur, l’implication des services de l’emploi et le recours à la reprise progressive du travail sont quelques-uns des clés possibles pour les ramener à l’emploi.
Finalement, le communiqué soulignait l’importance de la sécurité sociale: “si nous voulons pouvoir continuer à la financer et la préserver pour les générations futures, nous devons y contribuer dès aujourd’hui. Une des clés fondamentales consiste à mettre plus de personnes au travail. Faisons de cette première conférence sur l’emploi le coup d’envoi d’un débat ambitieux et d’actions tournées vers l’avenir à court et long terme”, concluent les organisations patronales..
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