Le cannabis dépollue

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Agissant comme autant de pompes actionnées par le soleil, les racines de cannabis permettent d’envisager la phytoremédiation comme alternative à l’évacuation, toujours coûteuse, de terres polluées. Un premier test mené à Zwijndrecht s’annonce en effet prometteur.

Au terme de sa première récolte, Frederik Verstraete a le sourire. Le cannabis qu’il a planté en juin dernier aux alentours de l’usine 3M de Zwijndrecht a parfaitement rempli sa mission et réduit d’environ 10% la pollution des sols sur lesquels il a été planté. Les composés chimiques PFAS sont remontés jusque dans les feuilles de la plante de sorte qu’en renouvelant l’opération, 10 à 12 années devraient suffire pour décontaminer intégralement des terres agricoles polluées. Et moins même, avec des espèces à croissance plus rapide. Industrialisé, le procédé peut en outre se révéler rentable: une fois les feuilles détruites, les fibres de la plante peuvent être industriellement valorisées. Dans nos régions, le chanvre a en effet été utilisé durant des siècles pour fabriquer du papier, des cordes, des filets de pêche, des voiles ou des vêtements. Aujourd’hui, le cannabis pourrait être utilisé comme matériau de construction, commente le CEO de C-Biotech, à l’origine de ce projet. Chanvre et cannabis sont des cousins dont les innombrables variétés ne se distinguent que par leur teneur en THC (tétrahydrocannabinol) négligeable dans le chanvre, importante dans le cannabis. Le marché ainsi ouvert est potentiellement énorme: le chanvre pousse partout, se moque de la sécheresse et pourrait, par exemple, être utilisé comme culture de transition vers le bio. C’est prometteur mais il reste un souci de taille, relevé par la VRT. Le chanvre industriel actuellement utilisé ne pouvant guère être distingué de la variété utilisée pour les drogues, son utilisation ne peut actuellement s’effectuer que sous surveillance.

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