“L’Europe sera la région la plus affectée par les conséquences économiques de l’invasion russe”

La guerre en Ukraine risque de coûter un point à la croissance mondiale en un an si ses effets sur les marchés énergétiques et financiers s’avèrent durables, a averti jeudi l’OCDE dans un rapport, et pourrait pousser l’inflation d’environ 2,5 points supplémentaires.

“Le rôle de la Russie et de l’Ukraine dans l’économie mondiale est faible”, affirme l’OCDE, chiffrant ce poids à 2% du PIB mondial, tout comme la part de ces deux États dans le commerce mondial. Ces deux pays ont toutefois une influence “importante sur l’économie mondiale” au travers de leur poids dans de nombreuses matières premières: ils représentent 30% des exportations mondiales de blé, 20% pour le maïs, les engrais minéraux et le gaz naturel, et 11% pour le pétrole, estime l’OCDE.

Si la flambée des prix se poursuit sur une année après l’éclatement du conflit, alors la croissance mondiale pourrait se voir amputée d’un point et l’inflation augmenter de 2,5 points supplémentaires, estime l’institution. Son secrétaire général, Mathias Cormann, a affirmé au cours d’une conférence de presse jeudi que “les bouleversements économiques sont larges et devraient se poursuivre à l’avenir”.

Désastres humanitaires

Toutefois, “l’impact économique du conflit est très incertain et dépendra de la durée de la guerre et des réponses des États”, écrit l’institution dans son rapport. Devant l’incertitude, l’OCDE a modifié sa traditionnelle publication de prévisions annuelles mondiales, privilégiant une évaluation des conséquences de la guerre sur l’économie.

L’Europe sera la région la plus affectée par les conséquences économiques de l’invasion russe, ajoute l’organisation internationale, en raison de ses liens économiques et énergétiques étroits avec la Russie, particulièrement concernant les États ayant une frontière avec Moscou ou Kiev. Concernant le blé, exporté massivement par Moscou et Kiev un potentiel arrêt complet des exportations des deux pays entraînerait “un risque accru de crises économiques dans certains pays mais également des désastres humanitairesavec une forte augmentation de la pauvreté et de la faim”, avertit l’institution.

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